dimanche 20 février 2011

Signaux faiblards et cibles molles

Information
Une firme automobile doit-elle s'allier à une société pharmaceutique, comme le fait une société pétrolière pour la chaire d'intelligence économique de Dauphine ? Car être capable de dissoudre la losangivite dans l'égyptose et la tunisite, c'est LE coup de maître de ce début 2011. Il démontre ainsi la maîtrise du pharmakon, de la substance qui peut être à la fois le poison et la cure.

Une petite injection de bactérie d'espionnage industriel (Renault : nouveaux soupçons d'espionnage !) pour conserver le système immunitaire actif, mais la twingo se mue en twitter lingo (ou sabir gazouillant, la liste des acronymes RT, #hashtags, DM et autres termes barbares émaillant les tweets, voir également Twitter Lingo – A Quick Guide) et fomente la révolte de l'autre côté de la Méditerranée.

eMedia
Le vrai du faux du samedi 19-02-2011 sur France Info est disponible sur la page eMedia des podcasts, Cette émission possède un chapeau alléchant :
Vraie manipulation, désinformation volontaire ou accidentelle, complot imaginaire, opération de déstabilisation économique ou simple canular, Le vrai et le faux décrypte les ressorts d’une rumeur. Comment naît-elle, pourquoi le public y croit-il, à qui profite-t-elle ? 
Le thème de la semaine (merci à Pascal V.) est "Espionnage chez Renault", sur lequel reviennent Matthieu Aron et Franck Cognard, sur le générique James Bondien de Gold Finger, citant Christine Lagarde et Carlos "pas une cible molle" Ghosn, où transparence et innocence nous renvoient vers les Barbouzes de Launter (1964) (citations ci-après). Où le champ classique de l'entreprise frôle les ex- de l'espionnage.
On touche là le cœur du problème : d'une part l'intelligence économique destinée à accroître le système immunitaire des entreprises, d'autre part l'espionnage industriel, le corps étranger à confiner. Il est facile de tracer un trait abstrait entre les deux pratiques, l'une légale et l'autre non. Le recours aux officines : introduire des éléments actifs, comme dans les âges héroïques des vaccins, requiert un sens du tact et de la mesure qui devrait régir les honoraires des praticiens médicaux. Entre l'homéopathie totalement anodine aux hautes dilutions et la dose à tuer un boeuf ; le pharmakon concept ambigu à l'image de la ciguë, instrument de mort d'un Socrate en quête de vérité et véhicule de l'immortalité, poison et cure à la fois.

Les officines qui le distillent ? Celles des pharmacies classiques (dont le nom dérive du pharmakon ou pharmakos), ou les analogiques privées, que la loi Loppsi cherche à réguler. (voir page 7 sur rapport dit de la Mission Carayon, Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale).

Citation
Les barbouzes de Georges Lautner (1964) a fourni quelques pièces d'esprit de Michel Audiard, ici données par Lino Ventura :

Un barbu c'est un barbu, trois barbus, ces des barbouzes.
La vérité n'est jamais amusante à dire, sans cela tout le monde la dirait.
Tout est dit.


Lien
Il semble temps que les pays occidentaux fassent montre de leur talent en intelligence économique. Dans la capacité à prévoir, voire juste anticiper, et à équiper leur diplomatie de nouveaux logiciels.
Révolution de jasmin oblige, la première année de la deuxième décennie du troisième millénaire sera à jamais gravée dans la mémoire des nations d’Afrique et du Maghreb en particulier. Et pas uniquement sur le plan politique et des libertés publiques. Dans le domaine de l’intelligence économique en Afrique, les pays nord-africains sont encore ceux qui ont pris le plus d’initiatives dans la première moitié du premier trimestre 2011. Petit tour d’horizon des principaux faits marquants.
Le blog Africa Diligence, Intelligence économique et stratégique en Afrique revient sur les actualités au Maghreb et produit la synthèse Intelligence économique : initiatives Maghreb (2011-02-20) :
  • Maroc | Les atouts du royaume sous les projecteurs des analyste
  • Algérie | Présentation du manuel de formation en intelligence économiqueAlgérie | Les entreprises s’initient à l’intelligence économique
  • Tunisie |  Enquête IACE : feuille de route pour un nouvel environnement des affairesAlgérie | Assistance à 11 entreprises publiques pour le développement de l’intelligence économique
  • Maroc | Ouverture à Marrakech des travaux sur les systèmes d’information et l’intelligence économique
Un panorama de l’intelligence économique en Afrique (2010-12-26) plus complet avait été proposé l'an dernier. Le portail de la veille stratégique et intelligence économique au Maroc (surveiller, anticiper, innover, agir) est une autre riche ressource. Seule petite nuance typographique : la taille du V peut faire lire un étrange "Vagir au lieu de subir". C'est le cri du lièvre et du crocodile. Finalement furieusement tendance, sans vouloir me vanter.

Agenda
Veille.ma cité ci-avant propose jeudi prochain 24-02-2011 la conférence Intelligence économique au service de l’entrepreneuriat régional : Un défi pour l’État et les Entreprises. Plus près d'ici dans les quinze jours à venir, extrait du calendrier (agenda) IE

Évènement : ANAJ-IHEDN "Les menaces pour les libertés dans un monde numérique en constante évolution" avec Monsieur Alex TÜRK, Sénateur, Président de la C.N.I.L
Date : mercredi 2 mars 2011 de 19h15 à 21h00 (2011/03/02)
Lieu : Paris, École Militaire (Paris VII) - Amphithéâtre des Vallières
Information : http://tinyurl.com/anaj-cnil
Information (inscription) : https://spreadsheets.google.com/viewform?formkey=dEVJM1hVelNJamdQZ2NVX0RnRzFaTVE6MQ

Évènement : Groupe des belles feuilles : petit déjeuner "la politique européenne en matière d'intelligence économique, avec Olivier Buquen"
Date : mardi 1er mars 2011, 08h15-09h45 (2011/03/01)
Lieu : Paris, Chez Angelina, 226 rue de Rivoli, 75001 Paris (20 euros)
Information : http://www.groupedesbellesfeuilles.eu/fr/petit-dejeuner-sur-politique-europeenne-en-matiere-dintelligence-economique-avec-olivier-buquen

Évènement : ISIS : Les Matins de l'Innovation "Lumière sur le Cloudinnovation"
Date : mardi 1er mars 2011, 9h30-12h00 (2011/03/01)
Lieu : Paris, ESSEC (CNIT - 2 place de la Défense)
Information : http://serviceinnovation.essec.edu/events/matins/2010-2011-calendar-1
Information : http://serviceinnovation.essec.edu/events/matins

Document
Dans le débat suivant les vœux au petit monde de l’intelligence économique (METIS-ACIE), Christophe Deschamps insiste sur l'importance de revenir sur les perles (au sens noble) des pères fondateurs et de simplement relire leurs textes.

Dans Intelligence économique frontière de l'infini nous revenions au rapport Martre, au tour aujourd'hui du rapport rapport dit de la Mission Carayon, Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale. Maël le Hir en donne ici une introduction et un résumé.

Trois axes :
  • un état des lieux de l'intelligence économique soulignant notamment les carences du système ;
  • des recommandations nécessaires à la valorisation de la fonction d'intelligence économique ;
  • l'établissement des conditions permettant d'optimiser la coordination de l'intelligence économique, de définir et planifier une stratégie.
Table des matières :
  • Chapitre 1 : acteurs et champs de l'intelligence économique 
  • Chapitre 2 : compétitivité de la France, compétitivité des entreprises françaises
  • Chapitre 3 : de la défense économique à la sécurité économique active
  • Chapitre 4 : politique d'influence
  • Chapitre 5 : former vraiment à l'intelligence économique
  • Chapitre 6 : intelligence économique et territoires

mardi 15 février 2011

Non CLADe : ADIT, quel paradoxe !

Maurits Cornelis Escher : Belvedere
Information
Vers le 23 décembre 2010, le père Noël français offrait une grosse part du gâteau de l'ADIT à Butler Capital Partners.

 L'ADIT (Agence pour la diffusion de l'information technologique) était un EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial) créé en 1992 (décret portant création), qui avait pour mission la mise en œuvre d'une politique nationale d'intelligence économique et stratégique. Devenue société anonyme en 2003, l'ADIT passe aujourd'hui dans le privé (avis relatif au transfert au secteur privé). Cette nouvelle avait fait lever quelques sourcils fin 2010 (Portail de l'IE : l’ADIT ouvre son capital à Butler Capital Partners, Challenges : Butler reprend l'ADIT).

On en reparle en 2011 (La France privatise son intelligence économiqueIntelligence politique dans le bleu). Cette privatisation semble paradoxale, alors que la république française annonce sa politique publique d'intelligence économique, qu'Olivier Buquen, délégué interministériel à l'intelligence économique, intervient dans de nombreuses manifestations (chaire Intelligence économique de l'université Paris-Dauphine, Tendances et avenir de l’Intelligence Économique en France,...). Cela voudrait dire que Mission accomplished, la politique nationale d'intelligence économique et stratégique est vivante, et qu'on peut revendre les échafaudages ? Joker.

Le paradoxe n'est que superficiel : il faudrait pour cela qu'il y ait une opinion commune (doxa) à laquelle s'opposer, rien n'est moins évident. D'après les premières déclaration, il s'agit clairement d'intelligence économique en nage, puisque l'ADIT nage à grandes brassées vers Kroll, à un horizon de cinq ans. Reste que la vente d'un EPIC peut être une affaire très rapide, finalement.

eMedia
Pierre Kroll : France, cherchez l'intrus.
Dans une première émission début janvier, Good Morning Business sur BFM Business invitait Philippe Caduc (podcast, voir sur la page eMedia), qui fournit quelques éléments de compréhension, avec un objectif à cinq ans d'en faire une alternative européenne sérieuse à l'offre anglo-saxonne, représentée notamment par Kroll. Walter Butler était sur la même radio le 14/02/2011 (podcast, voir sur la page eMedia), où il a également évoqué une ouverture vers les BRIC. Une partie de cet entretien est retranscrit sur le site de BFM : Walter Butler : "La privatisation aux deux tiers de l’ADIT va lui permettre de se développer sur le plan européen.".

Walter Butler n'est pas complètement étranger à l'appareil politique français, si l'on recoupe de ses éléments de biographie (Walter Butler, Walter Butler. Condottiere des années 90, et même son thème astral). Son portrait dans Wikipedia en fait un proche de Dominique de Villepin. Ce serait alors un très beau cadeau du père Noêl, auquel on ne saurait qu'ajouter un dessin de Pierre Kroll, dessinateur d'outre-Quiévrain, qu'on surnomme parfois le Plantu belge (mais est-ce vraiment un compliment ?).

Citation
Pour un homme sans œillères, il n'est pas de plus beau spectacle que celui de l'intelligence avec une réalité qui la dépasse.
[[Albert Camus (1913-1960), Le mythe de Sisyphe, p. 80]

Bonus
Uniquement pour la forme, un cross-over entre Maria Callas et Marie Laforêt.



 
Maria Callas: Ah! dite alla giovine (La Traviata, Guiseppe Verdi
 




 
Marie Laforêt : Ah dites dites

mercredi 9 février 2011

Histoire des services secrets français

Eric Denécé : Les services secrets
MAJ 20011/06/07 : les vidéos de la série documentaire "Histoire des services secrets français" sur disponibles dans le nouveau billet Histoire des services secrets français (bis)

Information
Un renseignement est une information estimée pour sa valeur et sa pertinence. Le renseignement se définit ainsi par opposition à la donnée (qui se réfère à la précision de l'information), ou d'un fait (constatation objective). Le renseignement se définit aussi par son usage : c'est une information délivrée (à un gouvernement ou une institution) pour guider des prises de décisions et des actions.

Partant de cette définition donnée par Wikipedia (Renseignement), et après la mise à disposition des podcasts de la série des quatre passionnantes émissions La fabrique de l'histoire : Histoire du renseignement diffusée en février 2008, et re-proposée ici au téléchargement, (voir Non CLADe : bleuïte aiguë), France 5 diffuse une série de quatre émissions qui s'annonce fort instructive, où l'on retrouve Constantin Melnik, le SDECE tartare (je ne m'en lasse pas). Quatre documentaires de David Korn-Brzoza et Jean Guisnel, tous les dimanches du 6 au 27 février 2011, après 21h30 (rediffusées sur Pluzz et le dimanche à 15h47). Les deux premiers épisodes - l'heure des combats (1940-1960),
les annees chaudes de la guerre froide (1961-1981) - sont visibles sur l'internet à ce jour (pour une à deux semaines).

eMedia
HISTOIRE DES SERVICES SECRETS FRANÇAIS
Dimanche 6 février, à 21h30, épisode 1 : L'heure des combats (1940-1960)
Dimanche 13 février, à 21h30, épisode 2 : Les années chaudes de la guerre froide (1961-1981)
Dimanche 20 février, à 21h30, épisode 3 : Le grand malentendu (1981-1989)
Dimanche 27 février, à 21h30, épisode 4 : Nouvelles guerres d'un nouveau monde (1989-2009)

Histoire des services secrets francais - présentation de la série
Les services secrets français cumulent les superlatifs, les idées reçues, les paradoxes. Qui les contrôle ? Quel est leur rôle ? Quel est leur pouvoir réel ?
À travers des archives rares et les interviews des témoins directs de cette histoire trouble, cette série documentaire explore les arcanes des services secrets français.

Histoire des services secrets francais - l'heure des combats (1940-1960)
Après la Capitulation de 1940, avec l'appui des Britanniques, les Français libres vont construire de toutes pièces de "vrais" services spéciaux. Leurs exploits en France occupée sont légion : renseignement, sabotages, missions homicide, désinformation.

Jamais depuis cette époque, le service Action ne s'est trouvé autant en première ligne, ni aussi peu regardant sur les moyens utilisés, notamment en Afrique. Cet épisode s'achève sur l'affaire Ben Barka et ses conséquences : le démantèlement des services secrets imposé par le général de Gaulle.

Histoire des services secrets francais - les annees chaudes de la guerre froide (1961-1981)
L'édification du mur de Berlin a marqué en 1961 la séparation du monde en deux grandes sphères d'influence : à l'ouest, les démocraties avec l'économie de marché et à l'est, un ensemble de pays dirigé par l'URSS.

Les deux blocs se lancent dans une course aux armements, y compris atomiques, inédite dans l'histoire du monde, qui fera régner entre eux l'équilibre de la terreur. Les espions sont partout et les contre-espions les traquent. La manipulation, l'intoxication, le retournement sont les craintes majeures de chaque service...

Histoire des services secrets francais - le grand malentendu (1981-1989)
Avec l'arrivée de François Mitterrand à la présidence en 1981, la France va non seulement devoir faire face à la défiance de ses services secrets mais à celle de son partenaire américain.

Si les services secrets relèvent le gant en s'illustrant à travers l'affaire Farewell, l'affaire du "Rainbow Warrior" les déstabilise durablement et jette le discrédit sur le gouvernement socialiste.

Histoire des services secrets français - nouvelles guerres d'un monde nouveau (1989-2009)
Au cours des dix ans qui suivent la chute du mur de Berlin, les services secrets français se concentrent sur l'espionnage économique (interceptions, imagerie, cryptanalyse).

Le monde du renseignement bascule à nouveau lors des attentats du 11 septembre 2001. Cette fois, c'est une véritable révolution culturelle : l'ennemi n'a plus de visage et il est démultiplié...

Document
Intelligence économique, un guide pour débutants et praticiens

Agenda
Veille magazine organise "Search 2011" (4e édition), vendredi 4 mars 2011 (2011/03/04), à Paris-La Défense, Pôle Léonard de Vinci.

Au programme :
Etats de l’art, retours d’expériences et témoignages clients autour de l'identification et de l’analyse des solutions et pratiques de pointe dans les domaines de la recherche et de l’accès à l'information stratégique seront présentés par les principaux acteurs du domaine : Antidot, Mondeca, Exalead, Brioude Referencement, Ami Software, Qwam,  Questel, Knowings, Polyspot, Roxali, KB Crawl, Knowledge Plaza, Ixxo,  Yoolink Pro…

Citation

Une armée sans agents secrets est un homme sans yeux ni oreilles (An army without secret agents is exactly like a man without eyes or ears
[[Sun Zi, Sun Tzu ou Souen Tseu, général chinois du VIe siècle av. J.-C. (544–496 av. J.-C.), L'art de la guerre (Stratégie militaire de maître Sun), texte intégral (attention aux traductions de qualités inégales]]

Lien
Le blog www.comprendreetappliquersuntzu.com propose une série de stratagèmes autour des livres de Pierre Fayard, et notamment Comprendre et appliquer Sun Tzu.

mardi 8 février 2011

Intelligence économique frontière de l'infini

Star Trek, Entreprise au milieu de l'infini
Information
Intelligence économique : frontière de l'infini vers lequel voyage l’Entreprise (PME, TPE, spin-off, géant du CAC 40). Sa mission : explorer de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles vies, d'autres civilisations et au mépris du danger reculer l'impossible.

On aura reconnu l’accroche de Star Trek, L’espace pourrait certes être remplacé par l’écosystème des entreprises. Certes. Mais à la relecture de vieux textes (p. ex. Le faux débat sur l’intelligence économique, Harbulot & Duclos, 1996), aux propos rapportés d’un Philippe Baumard à ICC 2010 (voir également sur Intelligences connectées), on pourrait se dire que l’intelligence économique, dans beaucoup d’ici-bas, c’est un peu l’horizon, une ligne imaginaire qui s’éloigne à mesure qu’on s’en rapproche. Ou pire, une discipline que d’aucuns pratiqueraient comme Monsieur Jourdain (entendu en vrai,  promis, en atteste Nicolas Moinet ici ou , ou François Beau en 2007). C’est oublier bien vite que le Bourgeois gentilhomme Jourdain (Molière, 1670), cherchant à mimer l’homme de qualité, en était fort dépourvu, sauf du ridicule (“Suivez-moi, que j'aille un peu montrer mon habit par la ville”, Acte III scène 1).

Or aujourd’hui l’horizon est en 2013 (la rentrée), après lequel AUCUN des diplômés en licence (soir bac+3) ne quittera les bancs de l’école sans avoir entendu parlé de l’intelligence économique.  Des compléments optionnels seront proposés au niveau master. C’est l’une des annonces faites lors du lancement de la chaire “Intelligence économique et stratégie des organisations” ce lundi 7 février (2011/02/07)  par l’université Paris-Dauphine et sa fondation (communiqué de presse). La bonne nouvelle : il reste deux ans pour trouver une bonne formule d’enseignement pour quelques centaines de milliers d’élèves (repères et références statistiques - édition septembre 2010). La mauvaise : deux ans, c’est long pour la politique (mais bien sûr pas long  comme lacune), comme le soulignait Christophe de Margerie.

Lien
Au-delà de Tous les étudiants sensibilisés à l’intelligence économique dès 2013, le blog IE du Figaro Secrets d'affaires diffusera la vision de l'intelligence économique des trois piliers de la nouvelle chaire.

Citation
Les dauphins sont si intelligents, qu’en quelques semaines de de captivité, ils sont capable de dresser des humains à leur jeter des poissons du bord de la piscine [[Anonyme]]

It is of interest to note that while some dolphins are reported to have learned English - up to fifty words used in correct context - no human being has been reported to have learned dolphinese (S'il a été remarqué que quelques dauphins pouvaient reconnaitre jusqu'à cinquante mots de notre langue, aucun humain n'a jamais pu comprendre un seul mot de la leur.) [[Carl Sagan (1934-1996) écrivain, scientifique et astronome américain, vulgarisateur, intéressé par l’exobiologie et la recherche d’intelligence extraterrestre (cf. citation de Pierre Dac)]]

Un pigeon, c'est plus con qu'un dauphin, d'accord... mais ça vole. [[Michel Audiard (1920 - 1985), dans son premier long-métrage de 1968, Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages]]

eMedia
À  l'occasion de la parution du Que Sais-je : la guerre économique écrit avec Éric Delbecque, Christian Harbulot revient sur l'affaire Renault sur Xerfi e-changes (voir également l’annonce chez Spin Partners). Il y opère une concordance des temps entre le Japon et la Chine, avec des temporalités distinctes, sur les modes de rattrapage de la technologie de l’ère Meiji à la Chine moderne. Il insiste par ailleurs sur l’importance de la définition correcte de l’information, et son usage offensif, qui est une des menaces les plus importantes actuellement : Xerfi e-changes : La guerre économique par Christian Harbulot.






Document
Il s’agit du rappel et compte-rendu, encore partiel (voir également ici, , et là-bas), du lancement de la chaire “Intelligence économique et stratégie des organisations” ce lundi 7 février (2011/02/07)  à l’université Paris-Dauphine et sa fondation. Remarquons le calque de l’intitulé de la chaire sur le rapport “Martre” (rapport coordonné par Henri Martre, Intelligence économique et stratégie des entreprises, disponible en pdf à la documentation française). Le programme :
  • allocution de bienvenue par Laurent Batsch, Président de l’Université Paris-Dauphine ;
  • intervention de Claude Guéant ;
  • intervention d’Olivier Buquen, Délégué interministériel à l’intelligence économique ;
  • présentation de la Chaire par Stéphanie Dameron, Directrice Scientifique de la Chaire ;
  • table ronde animée par Stéphanie Dameron sur le thème "Les nouveaux enjeux de l’intelligence économique pour la compétitivité des entreprises et de l’Etat" : Olivier Buquen, Délégué interministériel à l’intelligence économique ; Christophe de Margerie, P-DG du groupe Total ; Luc-François Salvador, P-DG du groupe Sogeti ; Chris Viehbacher, DG du groupe Sanofi-Aventis remplacé par M. Christian Lajoux ;
  • conclusion par Laurent Batsch.
Dossier top secret (ou confidentiel ?)
Notons l’association des deux premières entreprises en poids indiciels du CAC 40 (Total et Sanofi-Aventis). et l’une des plus légères (Cap Gemini-Sogeti). On peut remarquer dans Challenges il y a un an, la proximité des deux premières dans la seringue de Sanofi-Aventis et le baril de Total-Sanofi, avec Total en premier actionnaire de Sanofi. Trois entreprises avec des cycles d’innovations de longueurs différentes.
Olivier Buquen (Délégué interministériel à l’intelligence économique) y a dévoilé les ambitions gouvernementales, consistant notamment à sensibiliser les acteurs clés, notamment les futurs diplômés de l’enseignement supérieur – les managers, ingénieurs, fonctionnaires ou chercheurs de demain – aux différents aspects de l’intelligence économique, avec un plan ambitieux à 2013, dont la chaire Paris-Dauphine d’Intelligence Économique est le premier maillon (de la chaire…) est la première pierre. Les objectifs annoncés de cette chaire, pour un budget relativement modeste de 225000 euros par an sur quatre ans, sont :
  • sensibiliser les managers présents et futurs aux problématiques de l’intelligence économique ; 
  • développer des recherches sur les interactions stratégiques entre management et intelligence économique ; 
  • participer à la construction d’un ensemble de savoirs et de méthodes applicables à l’intelligence économique dans les organisations. 
Des signaux encore faibles de ce lancement, on peut retenir une volonté forte d’infuser la culture de l’intelligence économique. Une distinction opérée par Christophe de Margerie sur le confidentiel et le secret, avec une volonté affichée de Total de mieux coopérer, d' '”être meilleur ensemble”  (avec l’état, d’autres groupes), notamment en termes géopolitiques et de connaissance des réseaux de décisions pour éviter de nouvelles mésaventures telles qu’en Abu Dhabi.  Christian Lajoux a insisté sur l’importance (“le point crucial”) de traiter, d'intégrer  ”sérieusement” les informations captées (souvent publiques) pour évaluer les ruptures. Pour Luc-François Salvador, il est important dans l’immatériel de regarder la valeur de l’innovation dans les business-models.

Olivier Buquen a également évoqué la conception d’une base de données de risques à usage des entreprises, avec peut-être un futur slogan : “protéger le patrimoine économique (de son entreprise), c’est protéger son emploi”. Une position un peu défensive, en regard du terme d’intelligence économique qu’il faut expliquer à chaque usage, indiquant en creux un mini-échec marketing (en termes de branding).

Laurent Batsch a ponctué le débat de deux observations. La première : et pourquoi pas une chaire de Knowledge Management (qui n’a guère reçu de réponse). Et la seconde qui, bien qu’attendue par les locaux, me semble très sérieuse (et touche à l’âme profonde du traiteur de signaux et d’images). Pourquoi le cerveau ne voit-il pas l’information ? Pourquoi passe-t’on parfois à côté ? Au-delà de la finance comportementale, il est peut-être utile de s’appuyer sur les sciences cognitives, qui commencent à lever le voile sur le disque mou si puissant parfois, caché juste derrière les yeux et les oreilles. Paris-Dauphine est désormais en partenariait avec le Collège de France sur ces thèmes.

Enfin l'un des intervenants a salué in fine que malgré le temps court des politiques, il est plaisant de les actuels pensent à laisser derrière (oups) au centre du dispositf des éléments stables permettant de poursuivre la politique d'intelligence économique. Si Blaise Pascal fait de l'espace (frontière de...) une sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part, souhaitons meilleur sort à cet oracle delphique.


Agenda
Le VeilleLab à Metz, jeudi 10 février, où sera Terry Zimmer d'Intelligences connectées. Plus de dates dans l'agenda.

dimanche 6 février 2011

Intelligence politique dans le bleu

Georges Pérec
Information
Sommes-nous à la fin de l'histoire, pour que celle-ci hoquète et se répète, et que malgré cela nous ne sachions l'entendre en avance, et y répondre proprement ? Attention, la suite contiendra des jeux de lettres, dans l'espoir de trouver dans la contrainte les éléments d'un OuIéPo, OUvroir d'Intelligence Économique POtentielle, dédié à Gorgs Prc et GeLe.

Rappel du dernier épisode : dans Non CLADe : bleuïte aiguë, un lien un peu barbare associait les évènements de soulèvement démocratique (je mets les guillemets entre parenthèses, par naïveté) au Maghreb (la Tunisie, au couchant), aux frontières du Machreq (l'Égypte au levant) et l'affaire Renault d'espionnage-industriel-manipulation-carabistouille-déstabilisation-cafouillage, à des affections virales imaginées :
  • tunisite, 
  • égyptose,
  • losangivite. 
Si égyptose et losangivite semblent encore néologismes, la notion de tunisite (aiguë elle aussi) était présente auparavant dans le Soir Échos (2011-01-28), Pas d'épidémie de « tunisite aiguë » (par Selma Tannouche Bennani, repris dans Maghress).

Bleu, Yves Klein
Le dénonimateur commun identifié était alors la bleuïte (aiguë, avec tous les trémas), du nom d'opérations de manipulation popularisées (du public) lors de la guerre d'Algérie (cf. épisode 2/4 du podcast sur l'Histoire sur renseignement). Il n'était pas encore si public fin janvier que l'affaire Renault arrive (à pied par la Chine) jusqu'à l'Algérie moderne et Geos Algérie: Quand Renault piste des espions présumés via Alger (@BrainsFeed). L'implantation de Geos Algérie est donnée à Hydra, rue des Crètes, qui pourrait faire penser à des êtres multicéphales régnant sur les sommets. Geos qui a d'ailleurs connu des honneurs "people" par Pierre Montoro (directeur de Geos Algérie, qui faisait partie de la délégation officielle accompagnant la visite d'État du Président Nicolas Sarkozy, en Algérie, dans la délégation de 108 chefs d’entreprises présidée par Mme Laurence Parisot, Présidente du MEDEF et M.Yves-Thibault de Silguy, Président de Vinci et co-président du Conseil des chefs d’entreprises algériens et français, en décembre 2007.)

Par ailleurs, deux occurrences de l'EGE se retrouvent, au Maghreb d'abord : "C'est en effet de recul dont on fait preuve les participants à la première table ronde organisée mercredi dernier par l'École de gouvernance et d'économie (EGE) de Rabat" (dans Geos Algérie: Quand Renault piste des espions présumés via Alger), et bien sûr ensuite à l'École de guerre économique pour Renault.

Nietzsche façon Munch
Si seulement, les cîmes et les cerveaux... Autant la bleuïte aiguë est affaire d'intelligence (au double sens), autant ces trois évènements laissent transparaître (à dessein ?), ou du moins font gloser sur des erreurs de débutants et des maladresses de bleu-bites (obtus) : sous-estimation par le pouvoir ou la gouvernance d'une entreprise de la réaction des peuples ou des employés, anticipation étatique limitée (la guerre économique nous ronge sous le regard béat de nos dirigeants, et la cession de l'ADIT, avis de la Commission des participations et des transferts), coordination étrange des industries et des services dans l'information transmise (DCRI et DGSE via Geos ?).

Si l'on reste avec bleu-bite, de bitau pour apprenti et bleu pour l'uniforme (ici chez Citroën, ce constructeur automobile à tréma n'avait pas encore été évoqué, tandis que PSA et BMW officialisent un accord sur l'hybride et Bolloré promet la technologie lithium-metal-polymère, tandis que la Poste pousse à la roue de la voiture électrique) dans le vocabulaire militaire cher à Carlos Ghosn, la culture du signal faible ne semble pas encore consolidée, et l'on ose à peine espérer être capable d'en tirer quelques enseignements pour l'avenir (Intelligence économique & affaire Renault : un mal pour un bien ?).

Pour cela regardons dans le passé. Du très récent des citations du dernier billet : "C'est presque toujours par erreur qu'on apprend..." et "Donnez-moi dix hommes comme Clouseau et je pourrais détruire le monde". Du Clouseau héros simplement comique des affaires étranges, nous irons vers le lointain archétype des affaires étrangères, le prince Charles-Maurice de Talleyrand, dit le diable boiteux, dont la complexité de pensée et d'action ne sauraient être résumées. Homme loué ou conspué selon les cas ou les époques, dont les phrases sont devenues citations (voir plus loin). Faisons une expérience de pensée sur "Là où tant d'hommes ont échoué, une femme peut réussir" et remplaçons dix hommes par une femme, dans le tragique ministériel des affaires étrangères.


Le prince de Talleyrand, par Antoine Maurin
Document
Le 3 mars 1838, Talleyrand délivre un discours à l'Académie des Sciences morales et politiques (sic), éloge de son ancien subordonné au ministère des Affaires étrangères, Charles-Frédéric (Karl Friedrich) Reinhard, qui fut lui même ministre des affaires étrangères quelques mois en 1799. Ce texte, Éloge de Monsieur le comte Reinhart (ou Reinhard), prononcé à l'académie des sciences morales et politiques par Monsieur le Prince de Talleyrand, est disponible en pdf ou via l'hydre Google books. Talleyrand à l'occident de sa vie y dresse un portrait (personnel ?) empreint de finesse, qui raisonne jusqu'à aujourd'hui.

Extraits de l'Éloge de Monsieur le comte Reinhart (ou Reinhard), prononcé à l'académie des sciences morales et politiques par Monsieur le P. de Talleyrand. un extrait plus entier est offert en  pdf ainsi qu'en lecture de vacances, sur le blog À contre-courant, par François Nicoullaud, diplomate, né...en Égypte. Ah l'histoire !

"[...], il savait déjà combien de qualités, et de qualités diverses, devaient distinguer un chef de division des affaires étrangères. [...] il devait avoir sans cesse présents à la mémoire tous les traités, connaître historiquement leurs dates, apprécier avec justesse leurs côtés forts et leurs côtés faibles, leurs antécédents et leurs conséquences, savoir enfin les noms des principaux négociateurs, et même leurs relations de famille ; [...] ; mais il savait aussi que beaucoup de considération s'attachait naturellement à une vie aussi pure et aussi modeste.

L'esprit d'observation de M. Reinhart ne s'arrêtait point là ; il l'avait conduit à comprendre combien la réunion des qualités nécessaires à un ministre des affaires étrangères est rare. Il faut en effet qu'un ministre des affaires étrangères soit doué d'une sorte d'instinct qui, l'avertissant promptement, l'empêche, avant toute discussion, de jamais se compromettre. Il lui faut la faculté de se montrer ouvert en restant impénétrable; d'être réservé avec les formes de l'abandon, d'être habile jusque dans le choix de ses distractions ; il faut que sa conversation soit simple, variée, inattendue, toujours naturelle et parfois naïve; en un mot, il ne doit pas cesser un moment dans les vingt-quatre heures, d'être ministre des affaires étrangères.

Cependant, toutes ces qualités, quelque rares qu'elles soient, pourraient n'être pas suffisantes, si la bonne foi ne leur donnait une garantie dont elles ont presque toujours besoin. Je dois le rappeler ici, pour détruire un préjugé assez généralement répandu : — Non , la diplomatie n'est point une science de ruse et de duplicité. Si la bonne foi est nécessaire quelque part, c'est surtout dans les transactions politiques, car c'est elle qui les rend solides et durables. On a voulu confondre la réserve avec la ruse. La bonne foi n'autorise jamais la ruse, mais elle admet la réserve : et la réserve a cela de particulier, c'est qu'elle ajoute à la confiance.

[...] un ministre des affaires étrangères [...] se trouve ainsi placé dans la plus belle situation à laquelle un esprit élevé puisse prétendre."
Quelle magnifique concordance des temps, quand on se souvient que Talleyrand était intégralement Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, que Madame Michèle Alliot-Marie annonce :  la prochaine fois, "Je ne quitterai pas la Dordogne" (sur le site des flux rss de l'Aveyron). La bonne question est désormais : faut-elle vivre en Dordogne, pour ne plus vouloir la quitter ? L'opposition vient-elle de trouver une nouvelle cible molle, comme du fois-gras ? Que nenni, contre-attaque Michèle Alliot-Marie dans une tribune récente : "Nous défendons une Europe puissance". Diantre.

La truffe
Citations
On ne prête qu'aux riches. Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord [dit Talleyrand (1754-1838 à Paris), homme politique et diplomate français, issu de la haute noblesse, via une carrière ecclésiastique puis laïque] est réputé pour ses aphorismes frappants. En voici une poignée (dédicace aux locaux CJ et EJ) qui résonne encore aujourd'hui à Guyancourt, Orsay ou Tamanrasset :
On connaît, dans les grandes cours, un autre moyen de se grandir : c'est de se courber.

En politique, ce qui est cru devient plus important que ce qui est vrai.

Nous appelons militaire tout ce qui n'est pas civil.

Les financiers ne font bien leurs affaires que lorsque l'État les fait mal.

La politique ce n'est qu'une certaine façon d'agiter le peuple avant de s'en servir.

Si les gens savaient par quels petits hommes ils sont gouvernés, ils se révolteraient vite.

Tout ce qui est excessif est insignifiant.
Soyez à leurs pieds. A leurs genoux... Mais jamais dans leur mains.

Il y a une chose plus terrible que la calomnie, c'est la vérité.

On peut violer les lois sans qu'elles crient.

Là où tant d'hommes ont échoué, une femme peut réussir.

Les mécontents, ce sont des pauvres qui réfléchissent.

Le meilleur moyen de renverser un gouvernement, c'est d'en faire partie.

On ne croit qu'en ceux qui croient en eux.

Agiter le peuple avant de s'en servir, sage maxime.

Un ministère qu'on soutient est un ministère qui tombe (in cauda venenum)

Et restons enfin conscients des limites de l'exercice :
L'esprit sert à tout, mais il ne mène à rien.
L'intelligence économique peut toujours s'aiguiser : sur les pièges à miel tendus à l'industrie française (The Telegraph, 2011-02-01).

Lien
Henri Martre
Nicolas Moinet (auteur primé de Petite histoire de l'intelligence économique, une innovation "à la française") propose dans Pour comprendre l’IE « à la française » une lecture des temps de l'intelligence économique en France (brève), en revenant opportunément sur le rapport Martre (d'après Henri Martre, né en Algérie). Si on ne retient parfois que la définition usuelle de l'intelligence économique : "l’ensemble des actions coordonnées etc.", la suite mérite amplement relecture :
Ces diverses actions sont menées légalement avec toutes les garanties de protection nécessaires à la préservation du patrimoine de l'entreprise, dans les meilleures conditions de qualité, de délais et de coût [NDLR : introduction de la notion de qualité-projet]. L'information utile est celle dont ont besoin les différents niveaux de décision de l'entreprise ou de la collectivité, pour élaborer et mettre en œuvre de façon cohérente la stratégie et les tactiques  nécessaires à l'atteinte des objectifs définis par l'entreprise dans le but d'améliorer sa position dans son  environnement concurrentiel. Ces actions, au sein de l'entreprise, s'ordonnent en un cycle ininterrompu,  générateur d'une vision partagée des objectifs à atteindre. La notion d'intelligence économique implique le  dépassement des actions partielles désignées par les vocables de documentation, de veille (scientifique et  technologique, concurrentielle, financière, juridique et réglementaire...), de protection du patrimoine  concurrentiel, d'influence (stratégie d'influence des États-nations, rôle des cabinets de consultants étrangers, opérations d'information et de désinformation...). Ce dépassement résulte de l'intention stratégique et tactique,  qui doit présider au pilotage des actions partielles et su succès des actions concernées, ainsi que de l'interaction entre tous les niveaux de l'activité, auxquels s'exerce la fonction d'intelligence économique : depuis la base (internes à l'entreprise) en passant par des niveaux intermédiaires (interprofessionnels, locaux) jusqu'aux niveaux nationaux (stratégies concertées entre les différents centres de décision), transnationaux (groupes multinationaux) ou internationaux (stratégies d'influence des États-nations). 
Le rapport coordonné par Henri Martre, Intelligence économique et stratégie des entreprises, est disponible en pdf à la documentation française.

eMedia
BFM Business a diffusé hier soir un intelligent tétralogue (tweeté par @SpinPartners) sur le thème de l'intelligence économique, dont les références, invités et podcasts mp3 sont mis à disposition. Où l'on évoque une définition de l'intelligence économique, ou comment user efficacement de l'information pour se développer, en étant conscient que l'on est dans la compétition (aspects offensifs et défensif) en utilisant l'information gratuite ou payante, une réflexion sur l'information par el biais de l'innovation, donc de la recherche, donc la recherche par la technologie (d'après C. Harbulot). Plus de podcasts sur la page eMedia.

Agenda
L'Association nationale des auditeurs jeunes de l'Institut des hautes études de défense nationale (ANAJ-IHEDN), en partenariat avec l'Asia Centre, est heureuse de recevoir Monsieur Yves TIBERGHIEN, Professeur de Science politique à l'University of British Columbia pour une intervention sur le thème : "Quel rôle tiendra la Chine dans la gouvernance mondiale ?"

ANAJ-IHEDN
Cette conférence est organisée le mercredi 16 février 2011, de 19h15 à 21h00 à l'Amphithéâtre Lacoste de l'École militaire (Paris VII). Associate Professor au département de Science Politique de l’University of British Columbia au Canada, Yves TIBERGHIEN, diplômé de Stanford, est spécialiste en économie politique comparative (Japon, Corée, Chine et Union Européenne) et en relations internationales (Gouvernance et mondialisation).Ses orientations de recherche portent principalement sur le glissement des centres de pouvoir mondial, le rôle de la Chine dans la gouvernance économique mondiale dans ses aspects financiers (G20, régulations bancaires, système monétaire international) et environnementaux (Climat, OGM) ainsi que les effets de la mondialisation sur l’élargissement de l’inégalité économique.

Inscription gratuite pour tous, mais obligatoire à l'adresse suivante :
http://tinyurl.com/anaj-chine

D'autres manifestions locales en intelligence économiques sont sur l'agenda-calendrier d'Information CLADE.