samedi 21 décembre 2013

Histoire de l'espionnage (le livre nid d'espions)

Josephine Baker, member of the French Resistance, Counterespionage during WWII
Information
L'on cherche  ces jours une femme à  honorer au Panthéon. Et pourquoi pas Josephine Baker ?


Citation
"On doute
la nuit...
J'écoute:
tout fuit,
tout passe;
l'espace
efface
le bruit."
[Victor Hugo, Les djinns]

Lien

Agenda
"Expionnage : les espions se livrent" à la BILIPO (bibliothèque de littérature policière, Paris) du 15 novembre 2013 au 24 mars 2014. 50 rue du Cardinal Lemoine - Paris 5e, du mardi au vendredi de 14h à 18h, le samedi de 10h à 17h / Fermetures les dimanches, lundis et jours fériés. Entrée libre
À partir des fonds de la BILIPO, mais aussi des collections historiques des services français, cette exposition va dévoiler la relation trouble et complexe entre les services de renseignement et l’écrit, de 1800 à 1989.

Écrivains espionnés, écrivains espions et écrivains d’espion- nage nous révèlent comment s’est bâti un pan de l’imaginaire moderne à travers la littérature populaire et le cinéma.

Document
De la diffusion des sciences à l’espionnage industriel : XVe-XXe siècle : actes du colloque de Lyon, 30-31 mai 1996 de la SFHST
Longtemps considéré comme une annexe malsaine de l’histoire des sciences, l’espionnage scientifique, de la production locale de la soie sous le règne de Louis XI à la fabrication de la bombe atomique, révèle des enjeux individuels, collectifs, disciplinaires qui ne peuvent être séparés de la montée des nationalités. Voyages, missions, rapts, contrats, rachats sont quelques repères qui permettent de défaire le secret des procédés, des méthodes, des inventions tandis que les États produisent un arsenal législatif et règlementaire pour protéger leurs entreprises des rivalités étrangères.
Où l'on apprend notamment les mythes derrière la protection des mystères de la fabrication de la soie, relatés sur Mythologie des routes de la soie : Secret, légendes et déformations.


eMedia
A l'occasion d'une exposition "eXpionnage : les espions se livrent" à la BILIPO (bibliothèque de littérature policière, Paris) du 15 novembre 2013 au 24 mars 2014, la Fabrique de l'histoire propose quatre épisodes sur l'histoire des espions, de l'espionnage et du renseignement. Le premier est un retour de l'intérieur sur l'affaire Farewell (les réseaux soviétiques en Europe au début des années 1980), avec deux anciens de la DST. L'épisode 2 remonte à la guerre froide et aux époux-espions Ethel et Julius Rosenberg. Le troisième traite de la fiction et de l'espionnage, mais aussi du statut de écrit dans les professions du renseignement, entre mythes littéraire et cassage de code, en passant par des vêtements de soie à poches secrètes pour les femmes espionnes. Le quatrième revient sur les raisons d'amour et de désamour entre nations et espions. Et voila... où l'on apprend que le bouillon-cube Maggi aurait pu cacher des plans d'une invasion allemande.

Cette semaine à la Fabrique, nous nous intéresserons à l'histoire des espions. Aujourdhui, entretien avec Jacky Debain, sous-directeur du contre-espionnage à la DST pendant neuf ans et Raymond Nart, directeur-adjoint de la DST pendant dix ans, responsable du contre-espionnage et de la lutte anti-terroriste, ils ont publié chez Nouveau Monde éditions «L'Affaire Farewell». 
Lui avec ses lunettes et sa moustache, elle avec son col d’astrakan et son chapeau posé sur une sage mise en plis, les époux Rosenberg sont immortalisés par un photographe de presse sur le banc des accusés séparés par une grille de sécurité, la photo fera le tour du monde. Julius et Ethel Rosenberg ont défrayé la chronique au début des années 1950 au point de devenir les figures emblématiques du déclenchement de la Guerre Froide entre les Etats Unis et l’Union soviétique pour avoir transmis le secret de l’arme nucléaire à Moscou.  Ces espions atomiques exécutés sur la chaise électrique en 1953 ont symbolisé pour longtemps le martyr des communistes dans l’Amérique de Mac Carthy. La CIA délivre au compte goutte les pièces du dossier et les espions soviétiques en retraite donnent leur version de l’affaire Rosenberg sans pour autant désarmer les partisans d’un réexamen de leur procès afin que le délit d’opinion soit dénoncé.  L’affaire Rosenberg a vu s’exprimer le monde entier sur la culpabilité des accusés et la pertinence de la peine de mort qui les a frappés.

Avec André Kaspi, historien, auteur de "Des espions ordinaires", Larousse, Paris, 2009 ; René Sazerat, ancien président de l'Association pour le réexamen du procès des époux Rosenberg en France ; Gilles Manceron, historien, membre de la LDH ; Henri Leclerc, avocat, à l'époque étudiant indigné ; Romain Hurel, historien.
Espions 3/4 : Espions et littérature

Avec les commissaires de l’exposition Bruno Fuligni, historien et écrivain, Catherine Chauchard, responsable de la BILIPO et Jean-Louis Crémieux-Brilhac, ancien résistant, historien spécialiste de la Seconde guerre mondiale, balade dans l'exposition «Expionnage, les espions se livrent» sur la relation trouble et complexe entre les services de renseignement et l’écrit, de 1800 à 1989, à partir des fonds de la BILIPO (Bibliothèques des Littératures Policières) et des collections historiques des services français.
Espions 4/4 : L’espion, du traitre au patriote

Stéphane Genêt, professeur dans le secondaire, auteur notamment de "Les espions des lumières. Actions secrètes et espionnage militaire sous Louis XV" (éd. Nouveau Monde).

Avec Yannick Dehée, historien des médias, dirige les éditions du Nouveau Monde ; Aude Cirier, historienne, spécialiste de l’Italie médiévale.

dimanche 8 décembre 2013

Guerre, sciences, ingénierie, technologie

Léonard de Vinci, char en coupe ©Paule Elliott
A l'occasion d'un enseignement "L'ingénieur et la recherche" (sensibilisation et intérêt de la formation à la et par la recherche pour des ingénieurs), l'étymologie m'est revenue en face : en français plus ancien engigneor désigne le "constructeur d'engins de guerre". Et de manière plus générale, "celui qui construisait ou inventait des machines de guerre ou qui assurait la conception et l'exécution des ouvrages de fortification ou de siège des places fortes". On retrouve un peu de cette racine dans le génie militaire, dont l'homme (pionnier, sapeur ou ingénieur de combat) contribue à la défense et l'attaque des places forces, destruction ou réfection des ponts et routes, etc. Une histoire du corps des officiers du Génie militaire (école du génie de Mézières) fait émerger le nom de (François-Michel le Tellier, Marquis de) Louvois (von Ulm), sujet actuel de discorde dans la paie des militaires (logiciel Louvois, RP Défense). Au 18e siècle, les Écoles spéciales (futures "Grandes écoles" d'ingénieurs, cf. histoire des formations d'ingénieurs) sont fondées ou réorganisées pour former des cadres techniques et militaires de l’État, en partie en concurrence avec les Universités, jugées inféodées au vieux pouvoir royaliste et à la religion. La tonalité polémologique (de la science de la guerre) est assez visible :
La loi qui organise les écoles de services publics du 30 vendémiaire an IV en fixe la liste suivante :
  • École polytechnique 
  • École d'artillerie
  • École des ingénieurs militaires
  • École des ponts et chaussées
  • École des Mines de Paris
  • École des géographes
  • École des ingénieurs de vaisseaux
  • Écoles de navigation
  • Écoles de marine
L’appellation d’"École spéciale" subsiste dans l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. Cette histoire est en fait plus évoluée que dans ces quelques lignes, cf. fiche wikipedia. Aujourd'hui, le lien s'est distendu, même si l'on trouve un grand nombre de technologies duales (civiles et militaires) dans les objets de l’ingénierie (de l'internet au nucléaire, en passant par l'aviation), même si l'on voit parfois une transition de l'économie de guerre à la guerre économique, faisant de l'ingénieur un soldat de cette guerre économique. A l'occasion du centenaire de la Grande guerre, les programmes de France culture ont fait place aux liens résiduels entre guerre, technologie et sciences en général. En voici quelques podcasts, parcourant technologie (de l'image aux jeux vidéos et aux robots ou drones télécommandés), science et guerre (figures d'Archimède, Léonard de Vinci, Descartes, Galilée), chimie et médecine, sciences humaines par la sociologie et l'étude des mutations des sociétés, jusqu'à la zoologie et les sciences vétérinaires (avec les animaux morts pour la France). 

La technologie dessine-t-elle la guerre de demain ? De la première guerre mondiale, les images les plus fortes sont celles des soldats jaillissant des tranchées pour affronter la mitraille ennemie. Le résultat pour la France : près de 1,4 millions de soldats tués sur 9,7 millions de pertes militaires pour l’ensemble des pays ayant participé à cette guerre. Des conflits actuels, en Irak ou en Afghanistan, les images frappantes apparaissent bien différentes. Il s’agit souvent d’un écran d’ordinateur avec une cible marquée d’une croix. A des milliers de km du lieu de la frappe, un soldat tient un manche de jeu vidéo . Lorsqu’il presse sur le bouton rouge, le drone qu’il contrôle lance un missile sur l’objectif. Les fantassins eux-mêmes sont dotés d’un équipement de communication qui permet aux états-majors de suivre les opérations en direct. Au sol également, des robots télécommandés se développent et les soldats sont munis de drones leur permettant de jeter un coup d’œil derrière la colline sans risquer leur vie.
Science et guerre : un pacte indéfectible ? Pourquoi l’image dominante est-elle celle d’une science qui n’a rien à voir avec le monde social, et notamment avec la guerre ? Pourquoi dit-on qu’elle en est même l’antithèse ? Pourquoi cet aveuglement ? Est-il ancien ou récent ? Les productions de science et de techniques sont beaucoup plus mélangées qu’on ne le dit ordinairement. Aujourd’hui la science est techno-science. Car n’est-elle pas, avant tout, production de dispositifs, de systèmes, d’instruments, de techniques, antérieurement ou en parallèle avec une quelconque production de savoir ? La très grosse majorité des pratiques de science et de techno-science, aujourd’hui, vise des savoirs incarnés dans des objets. A partir de certaines affirmations : « La science sert, peut servir à produire des armes et des gadgets militaires de série et à en trouver l’usage. » « Les militaires aident à faire advenir les inventions scientifiques en productions de masse. » « La science peut servir à mieux gérer la guerre, à en améliorer l’art et la manière, à la rendre plus ‘efficace’ et meurtrière » ce rendez-vous de Continent Sciences, est consacré à restituer les relations qu’ont, depuis Galilée, entretenues les sciences et l’art de la guerre. Avec Dominique Pestre, historien des sciences.
Du gaz moutarde au gaz sarin, la guerre chimique : en cet anniversaire de la fin de la première guerre mondiale, les récits laissés par des anciens de la Grande Guerre sont autant de témoignages que l’on se prend à lire, ou à relire, avec effroi bien souvent... Au regard de notre “actualité de guerre”, certains vont raisonner plus fortement que d’autres ; il en va ainsi du livre de Paul Voivenel et Paul Martin, deux médecins mobilisés dans le Service de la santé de la Grande Guerre et qui ont tenu un journal de 1915 à 1918, aujourd’hui édité sous le titre La guerre des gaz (éditions Bernard Giovanangeli). Un témoignage rare et de première main sur cette guerre des gaz qui s’est jouée dans les tranchées : “Sous la neige qui tombe toujours, ils s’uniformisent, les cimetières où dorment les milliers de gazés... et ceux de Dieulouard, et ceux de Reims, et ceux du Chemin des Dames, et ceux de Bouvancourt, et ceux du Matz, et ceux de l’Oise... Ils étaient jeunes... Ils croyaient les guerres impossibles, ces guerres que le plus grand des philosophes américains, William James, avait déclarées mortes à jamais...Ils étaient à l’âge des enthousiasmes et des actes de foi et leur âme rayonnait à travers la vie...” Depuis cette terrible guerre, les gaz, ces moyens de destruction massive, n’ont eu de cesse d’être développés par la suite, expérimentés et exploités jusqu’au récent conflit en Syrie. Les armes chimiques, toute une armada souvent considérée comme des armes “déloyales”, aux différentes caractéristiques et dont la classification laisse imaginer leurs effets dévastateurs : les incapacitants psychiques et physiques, les vésicants, les suffocants, les toxiques de l’oxygénation, les neurotoxiques organophosphorés, les toxines... Retour sur l’histoire de cet arsenal chimique au service de la guerre, sur ses conditions de fabrication, sur ses différentes utilisations et sur les tentatives internationales pour en encadrer et même en interdire le recours depuis la fin de la Première guerre mondiale. Avec l’historien Olivier Lepick, auteur notamment du livre La grande guerre chimique (1914-1918) PUF.
Neutre, témoin, ou engagé : les médecins dans les guerres : Avec Jean-Jacques Eledjam, Président National de la Croix-Rouge française, nouvellement élu pour quatre ans, docteur en médecine, praticien hospitalier dans la spécialité d’anesthésie-réanimation, médecine d’urgence et Bernard Kouchner médecin et ancien Ministre, cofondateur de Médecins sans Frontières et de Médecins du Monde. Avec eux nous reverrons le rôle des médecins militaires et la création, il y a 150 ans, de la Croix Rouge Française par Henri Dunant qui n’était pas médecin mais qui propose, après la bataille de Solférino, de créer des sociétés de secours civiles susceptibles de se préparer en temps de paix et de venir en aide à tous les blessés lors des conflits. Le principe de neutralité et l’aide à toutes les victimes de guerres est mise en place. Puis on connaîtra la transgression de ce principe de neutralité par des « french doctors » entraînés par Bernard Kouchner qui ont créés des ONG telles que : Médecins sans Frontières puis Médecins du Monde et développés des concepts de corridors humanitaires et de droit d’ingérence. Les échanges entre ces deux conceptions du monde sont tout à fait d’actualité dans les conflits tels que la Syrie ou la Libye.
Les guerres sont-elles des accélérateurs des mutations planétaires ? Ce 11 novembre a lancé les commémorations du centenaire de la première Guerre mondiale. France Culture accompagne cet évènement. Tous les jours de 14h à 15h, nous vous proposons une semaine sciences & guerre sur France Culture. Pour sa part, Planète Terre appréhende la guerre comme un enjeu global. Depuis la fin des guerres mondiales, la guerre n'est elle pas, paradoxalement, davantage présente dans l’espace mondial ? Dans cette perspective, quelles sont en retour les effets de la guerre sur la mondialisation de la société et les problèmes globaux communs à tous ? En écho à cette émission, retrouvez Sylvain Kahn, Christian Ingrao, des géographes, des historiens, des philosophes, des politistes à la Journée d'étude en public "Europe et barbarie, passé-présent" le 15 NOV à Paris. Invité(s) : Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences, des techniques et de l'environnement, maître de conférence à l'Imperial College de Londres. Bénédicte Tratnjek, doctorante en géographie à l'IRSE (Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire) Christian Ingrao, directeur de l'Institut d’Histoire du Temps Présent (IHTP)
Préhistoire de la violence et de la guerre : L'homme est-il par nature un loup pour l'homme ? Si nos sociétés modernes et nos modes de représentation ont largement véhiculé une image de violence des hommes de la préhistoire, cette supposée "violence primordiale" serait, selon la préhistorienne Marylène Patou-Mathis, un mythe qu'il est temps, aujourd'hui, de décortiquer. Face aux idéologies et aux thèses de ceux qui nourrissent cette idée selon laquelle la violence, et donc la guerre, seraient inscrites dans la nature humaine, les fouilles archéologiques et les données historiques nous montrent que l'approche de ce terrain scientifique est plus subtile. Entre le "bon sauvage" de Rousseau et "l'homme loup pour l'homme" de Hobbes, la vraie nature de l'homme est à redécouvrir au regard des avancées de la science, et à lire dans le livre "Préhistoire de la violence et de la guerre". La violence et la guerre ne seraient pas consubtantielles au genre humain, mais engendrées par d'autres facteurs dus à la construction des sociétés modernes ! Avec Marylène Patou-Mathis, directrice de recherche au CNRS, responsable de l’Unité d’archéo-zoologie du département « préhistoire » du MNHN (Muséum national d’histoire naturelle). Puis en seconde partie , nous accueillerons Thibault Rossigneux, directeur artistique de la « Compagnie le sens des mots » et concepteur de Binôme, cette belle idée et réalisation artistique, qui s’est donnée à voir en divers lieux et notamment au festival d’Avignon, résultat d’une rencontre entre un scientifique, un auteur de théâtre et des artistes. On en parle dans 45 minutes, à l’occasion de leur tournée itinérante, prochain spectacle les 26 et 27 novembre prochain. Invité(s) : Marylène Patou-Mathis, docteur en préhistoire, directrice de recherche au CNRS Thibault Rossigneux, directeur artistique Les sens des mots
Des animaux morts pour la France ! Histoire des bêtes de tranchées “Bêtes de tranchée”, mortes sur les champs de bataille..., c’est à ses animaux enrôlés, projetés dans la grande guerre et oubliés, qu'Eric Baratay consacre son dernier livre. Deux disciplines mises au service de ce projet, l’éthologie et l’histoire rassemblées pour faire surgir ces récits que l’on retrouve dans les souvenirs et témoignages de poilus, mais qui ont occupés bien peu de place dans notre historiographie officielle jusqu’aux années 2000. 11 millions d’équidés, 100 000 chiens, 200 000 pigeons pour ne citer qu’eux, qui servaient à porter, guetter, secourir, informer... Et tous les autres animaux sauvages et domestiques vivant dans ces secteurs de combat ! Des histoires qui se croisent aussi entre nations, France, Angleterre, Allemagne, Italie et qui mettent en lumière les différents rapports des hommes aux animaux en ce début de XXe siècle. Pari réussi d’Eric Baratay qui nous fait sentir la place de ces “soldats à quatre pattes”, tombés sur les champs d’honneur, leurs vécus, leurs rôles et leurs souffrances, leurs actions. Avec Eric Baratay, professeur d’histoire contemporaine unité Jean Moulin, université Lyon 3, auteur de Bêtes des tranchées. Des vécus oubliés (CNRS éditions). Et en seconde partie de La Marche des sciences, notre partenariat avec le magazine Science et Vie, avec l’historien des sciences, Michel Blay, pour nous paler du Hors-Série intitulé "Les scientifiques et la religion" Invité(s) : Eric Baratay, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Lyon III, spécialiste de l’histoire de l’animal, auteur notamment «Le point de vue animal – Une autre version de l’histoire» (éd. Seuil)
Le soldat, porteur et victime d’une violence légitime / La guerre technologique vue du ciel : Avec Michel Goya, officier de l’armée de terre et Christophe Fontaine, officier de l’armée de l’air (Université de tous les savoirs - cycle "la violence aujourd'hui")

mardi 8 octobre 2013

Journées annuelles des hydrocarbures (JAH 2013)

Agenda
Suite aux ateliers "intelligence économique" des épisodes précédentsdes JAH (Journées annuelles des hydrocarbures) :  
la rentrée voit se tenir les Journées annuelles des hydrocarbures 2013, les 23 et 24 octobre 2013, au Palais des Congrès, Porte Maillot, Paris.
Organisées chaque année par le GEP-AFTP, les Journées Annuelles des Hydrocarbures sont l'occasion de réunir les acteurs des industries pétrolières, gazières et du parapétrolier pour échanger sur les grandes évolutions de ces secteurs.

Ces journées rassemblent des représentants des compagnies nationales et internationales, des pays producteurs, des sociétés d'études, de services et fournisseurs d'équipements, des experts techniques internationaux et des représentants des Administrations françaises et européennes.
Cette année, l'intelligence économique est étudiante, avec un groupe du Mastère Intelligence Économique et Analyste Stratégique de l’EISTI, École Internationale des Sciences et du Traitement de l’Information : Christian Gnana, Nelly Plainchault et Marine Freychet.

Le sujet :
Atelier 7 : Gaz et Huile de Schistes : Eléments pour une analyse stratégique
sous la présidence de Michel Combarnous, Professeur émérite à l’Université Bordeaux 1, Correspondant de l’Académie des Sciences et Membre fondateur de l’Académie des technologies.

Un compte-rendu devrait suivre !

Cartographie de l'IE en IdF

La rentrée nous apporte de la clarté (n. b. : il s'agit ici d'une antiphrase) : une cartographie des acteurs l'intelligence économique en Ile-de-France. Un dispositif au cœur duquel le préfet jouerait un rôle stratégique. Bon, voila, y'a plus qu'à... Sans oublier les autres régions. A quand la même carte à l'échelle de... la France !
Point de vue critique sur Le dispositif d’intelligence économique en région: une image vaut mille maux
Cartographie de l'Intelligence Économique en Île-de-France
CCI : Chambre de commerce et d'industrie
CDC : Caisse des dépôts et des consignations
CGPME : Confédération générale des petites et moyennes entreprises
D2IE : Délégation interministérielle à l'intelligence économique
DATAR : Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale
DCRI : Direction centrale du Renseignement intérieur
DDRI : Direction départementale du renseignement intérieur
DGCIS : Direction Générale de la Compétitivité, de l’Industrie et des Services
DIRECCTE : Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l'Emploi
DPSD : Direction de la protection et de la sécurité de la Défense
DRRT : Délégation régionale à la recherche et à la technologie
DRFIP : Direction régionale des finances publiques
EEIE : École européenne d'intelligence économique
EGE : École de guerre
FSI : Fonds stratégique d'investissement
MEDEF : Mouvement des entreprises de France
SCIE : Service de coordination à l'intelligence économique

samedi 20 juillet 2013

Traitement d'images : les experts "Photoshop" (aidez-les !)

Les Experts Photoshop : du traitement d'images
eMedi/Information
France Culture proposait en mai 2013, dans Grantafi une émission intitulée A l'école du crime, avec les (vrais) "Experts. Elle reste ré-écoutable en ligne, et le fichier mp3 est à bout de clic.
Comment devient-on un Sherlock Holmes en charlotte et combinaison, un Grissom de chair et de sang ? Alors que les séries policières et les (tristement réels) faits divers s’en remettent toujours davantage au techniciens de scènes de crime, Grantanfi vous propose aujourd'hui de rejoindre leurs rangs et de faire vos classes aux côtés de Perrine Rogiez-Thubert, Capitaine de Police, adjointe au chef de section dactylotechnie, et Technicienne de scène de crime. Auteure du bréviaire de thanatologie La parole est au cadavre (Démos Editions) ; Marion Delbar, Agent Spécialisé en Police Technique et Scientifique (ASPTS), Technicienne et photographe de scène de crime...

Et de fureter à Ecully, en compagnie de Sophie Bober, au siège de la sous-direction de la Police technique et Scientifique (dépendante de la Direction Centrale de la Police Judiciaire).

Avec Eddie Rengifo, Chef du Centre National de Formation, Fabienne Passard, formatrice sur les reconstitutions de scènes de crime, Gael Dumortier, responsable du cours "éclats de peintures" sur véhicules abandonnés, ainsi que les étudiants Elodie et Paul, respectivement du SRIJ de Lyon (ASPTS) et du SRIJ de Rennes (ASPTS).
Les séries télévisées ont grandement popularisé les professions des techniciens de scène de crime et de médecine légale, et plus généralement les sciences et de l'ingéniérie "forensiques", de la médecine légale, de la criminalistique. Le terme anglosaxon, "forensics", vient lui aussi du vieux terme latin (forēnsis) du forum. A une époque de l'empire Romain, il semblerait que l'accusé et la victime potentiels devaient présenter chacun leur version de l'affaire devant un groupe d'auditeurs dans le fourm. C'est à vérifier dans les livre d'histoire, je n'ai trouvé que des bribes de la même phrase sur internet. Mais passons. Les Experts de la télévison sont le NCIS, pour Naval Criminal Investigative Service (précédé de JAG, Judge Advocate General) ou CSI, pour Crime Scene Investigation. En dehors d'une certaine habileté scénaristique, on trouve dans ces séries quelques abus de technologies, de l'analyse physico-chimique au traitement d'images. Vous vous souvenez de ces zooms sur des plaques d'immatriculation de 8 pixels ? 
Bon, ça peut créer des vocations. J'ai eu l'occasion de discuter avec deux représentants de ces équipes travaillant dans la vraie vie à la police ou la gendarmerie scientifique, (PTS, police technique et scientifique  ou IRCGN, Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) lors d'une formation continue en traitement d'images et un peu après. A l'instar des médecins de ville qui ont du mal à expliquer qu'ils ne sont pas Dr. House ("comment, vous ne me faites pas de suite un IRM pour l'interpréter en direct ?". "Non Monsieur, c'est l'hôpital public ici, prenez rendez-vous dans six mois"), ces professionnels ont du mal à expliquer qu'une photo de vidéosurveillance pourrie est "pourrie. Que l'amélioration d'images est un concept très compliqué pour d'une preuve reste preuve face à la justice. Alors avant de faire des manipulations classe, les Experts Photoshop ont quelques requêtes de bon sens, pour que les gens qui installent des systèmes de surveillance pour des raisons d'assurance ne tombent pas du tabouret quand ces systèmes doivent être utilisés à fins de preuves. 

Il s'agit ici de cas réels, et de demandes sérieuses de professionnels. Pas d'une défense de la vidéosurveillance en général, ni en particulier. Sur ces aspects, lire par exemple : "I've Got Nothing to Hide' and Other Misunderstandings of Privacy" de Daniel J. Solove. Mais je m'égare.

Pour qu'une image ou vdéio de surveillance puisse servir un jour où c'est vraiment utile, il faut notamment éviter :
  1. l'effet "spiderman" : les caméras posées et "oubliées de ménage", avec de monstrueuses toiles d'araignées devant l'objectif ;
  2. la position hasardeuse : la caméra à la sortie de la station service (vol d'essence), qui permettrait de voir les plaques d'immatriculation, si la voiture ne sortait pas du champ à ce moment ; la caméra ciblant le logo de l'échoppe sur la porte de verre, juste à hauteur de visage ; la caméra de péage autoroutier, avec la barrière levante automatique juste dans l'axe de la plaque d'immatriculation ; la caméra d'extérieur, juste en face d'un spot lumineux, contre-jour assuré de nuit en cas de passage ;
  3. le paramétrage de compression vidéo réglé au maximum, pour une meilleure autonomie de l'appareil, mais qui dégrade irrémédiablement la qualité jpeg/mpeg.
Le puzzle de la vidéo-surveillance.
C'est en fait un peu plus grave que ça, comme on le voit sur la photo à gauche. En compression vidéo, en résumant un peu, on a disons 25 images par seconde. Grossièrement, une image sur 25, dite I, est comprimée en format JPEG (vous savez, avec les effets de blocs). Et les images intercalaires sont des sortes d'interpolations malines des images I de chaque côté. Éparpillées façon puzzle comme chez les Tontons. En fait, on cherche les blocs d'images les plus ressemblants dans les images I, et on ne transmets que l'erreur de codage, l'écart entre l'image d'origine, et les blocs qui lui ressemblent. Bon, ça requiert un cours de compression vidéo. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'un morceau d'image d'une vidéo surveillance peut très bien venir d'un autre bout d'une autre image, prise 1 seconde avant. Cela est d'autant plus probable avec des vieux systèmes de vidéo surveillance. Les moins chers. Et ça peut donner quoi ce gag ? Un chiffre qui semble changer sur les différentes séquences d'une voiture avançant dans le champ de la caméra.  Au temps pour la preuve.

Et la dernière requête : dans bien des cas, les individus figurant sur les images de surveillance à des heures indues sont cagoulés, camouflés. Pour les identifier, il ne subsiste en dehors des vêtements que des informations de corpulence, de taille, etc. Pas simple à estimer avec une caméra placée en bout de couloir mal éclairé, en contre-champs, sur des décors de bureaux assez uniformes (moquettes, murs unis).  Ce que souhaitent nos amis des forces de l'ordre, pour avoir un minimum de chance d'identification ? Des rayures et des carreaux. Eh oui, un beau carrelage régulier, des motifs sur les tapisseries, seraient des moyens minimaux pour offrir des mesures biométriques même approximatives. Amis banquiers, dans vos salles des coffres, commerçants, dans vos réserves, la prochaine fois que vous refaites la décoration, oubliez les bougies et les miroirs, mais pensez à replacer vos caméras, à dépoussiérer les objectifs, et à mettre quelques repères aux murs et au sol. Dans l'éventualité où...
Crime scene, do not cross
Et pour se replonger dans ces histoires, quelques podcasts :
http://www.laurent-duval.eu/_Share/Radio/FrC_19551006_Entretiens_Edmond-Locard-Pionnier-Police-scientifique.zip
Edmond Locard, pionnier de la police scientifique
par Madeleine Finidori et Léon Zitrone

http://www.laurent-duval.eu/_Share/Radio/FrC_20020115_Le-vif-du-sujet_La-vie-des-cadavres.zip

Le vif du sujet (2002/01/15) : "La vie des cadavres" un documentaire de Yaël Mandelbaum et Yvon Croizier.
Médecins légistes, garçons de morgue, salles d’autopsie, cadavres... inspirent fascination et répulsion. Qui sont ces médecins légistes ? Leur rôle ? Leur pratique ? Quels sont leurs territoires ? Qui sont ces vivants, qui côtoyant la mort extrême dans leur pratique quotidienne, se situent pourtant au cœur du vivant, au cœur des rapports entre la médecine et la société, entre la médecine et la loi ? Et les cadavres justement, qui sont ces morts qui passent par ces mains légistes ? Décédés au sein de l’hôpital, corps admis sur réquisition de la police ou encore corps déposés dans un service médico-légal pour des raisons d’hygiène et de décence... Toute une gestion administrative et sociale de la mort que nous allons approcher. Le docteur Gavinzel écrit en 1882 "Une société bien organisée répond de tous ses membres. L’état civil en tient un compte sévère : les entrées, les sorties, c’est-à-dire les naissances et les décès, y sont consignés avec soin. La morgue est le complément de l’état civil ; elle est aussi utile que lui ; c’est le contrôle des sorties irrégulières."
Le Vif du sujet enquête donc cette semaine sur les territoires de la médecine légale. En compagnie du professeur Durigon, spécialiste d’anatomopathologie, expert de la cour d’appel de Versailles et de la Cour de cassation, nous irons visiter le service médico-légal qu’il dirige à l’Hôpital Raymond Poincaré. Avec lui, nous accompagnerons le cadavre de la "levée de corps" jusqu’à la chambre mortuaire. A la division criminalistique C de l’IRCGN (Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale), qui réalise expertises et examens scientifiques, toute une chaîne de traitement de l’indice... dans le cadre de procédure pénale, c’est avec le lieutenant colonel Rouillon que nous nous entretiendrons.

http://www.laurent-duval.eu/_Share/Radio/FrC_20090901_La marche-des-sciences_A-l-aube-des-techniques-de-police-scientifique.zip
La marche des sciences (2009/10/08) : A l'aube des techniques de police scientifique
A l'occasion de l'exposition « Crim'Expo » proposée à la Cité des Sciences jusqu'au 3 janvier 2010, et alors que des séries télévisées telles "Les experts" suscitent un véritable engouement dans la société d'aujourd'hui, nous avons décidé de remonter le fil de l'histoire de la police scientifique, des prémices aux années ADN. Qu'il s'agissent des affaires de crime ou de simples faits de vols ou de cambriolages, la science et la technologie sont désormais sollicitées au quotidien. Du Moyen Age à Alec Jeffreys, en passant par Jacques-Joseph Guillauté, le préfet Lépine, Alphonse Bertillon, Edmond Locard, et en évoquant les affaires du vol du tableau de la Joconde en 1911, le procès de Marie Besnard ou encore l'affaire Caroline Dickinson, l'histoire montre que la police technique et scientifique s'est imposée dans l'enquête judiciaire jusqu'à en modifier le cours. Quels sont les antécédents de ces pratiques, dans quel contexte a-t-on eu besoin de faire évoluer la science au service de l'ordre, quels sont les hommes et les personnages à l'origine de ces évolutions, peut-on dire que la science dit tout en matière de criminalistique ? La science au service de la justice, thème de La Marche des Sciences.
http://www.rtl.fr/emission/l-heure-du-crime/billet/lundi-21-novembre-emission-speciale-en-direct-de-l-ircgn-7736238064
RTL, L'heure du crime, en direct de l'IRCGN (Rosny-sous-Bois, 2011/11/21) [fichier audio mp3]
Emission spéciale en direct de l’IRCGN
Le lundi 21 novembre, à l'occasion de la parution du livre de Jacques Pradel "Police Scientifique: La révolution", l'émission "L'heure du crime" se délocalise au cœur même de l'IRCGN (Institut de Recherche Criminalistique de la Gendarmerie Nationale), au fort de Rosny sous-bois.
http://www.cote-azur.cci.fr/CCI-RADIO/Police-Scientifique-de-la-fiction-a-la-realite
CCI Radio, Côte d'Azur (2012/02/11) : Police Scientifique : de la fiction à la réalité
Forte affluence, vendredi en 17h et 22h, pour la seconde Nuit de l’Orientation organisée par la CCI Nice Côte d’Azur. Près de 2 000 jeunes, parfois accompagnés de leurs parents sont venus s’informer sur les différentes possibilités de carrière qui s’offrent à eux. Porté par le succès de plusieurs séries télévisées, un métier a suscité un vif intérêt : celui de la police scientifique. Rencontre avec Cathy Meyer, coordinatrice de la Police Scientifique dans les Alpes-Maritimes pour percer certains mystères de cette profession.

Pour clôre cette liste, une jolie série de cinq émissions sur la radio Suisse RTS en avril 2013, dans le dossier Les sciences criminelles de l'émission CQFD.
Comment retrouver l'auteur d'un crime lorsqu'il n'a pas eu la décence de laisser sa carte de visite? Grâce aux experts (les vrais!) des sciences criminelles. Toutes les traces, même les moins visibles, peuvent mener à une piste et aboutir à l'arrestation du coupable.

http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/cqfd/4767167-la-police-scientifique-au-c-ur-des-incendies-08-04-2013.html
http://download-audio.rts.ch/la-1ere/programmes/cqfd/2013/cqfd_20130408_standard_dossier_09d91320-36e2-414e-bc3c-9045771fdd7d-128k.mp3
CQFD (2013/04/08) : La police scientifique au cœur des incendies
Toute cette semaine, "CQFD" explore de l’intérieur les sciences forensiques telles qu’elles sont pratiquées sur le terrain en Suisse romande. Analyses des traces, balistique, entomologie, identification judiciaire, médecine légale. Reportages au cœur de la police de sûreté vaudoise.

Pour ce premier rendez-vous, Bastien Confino s'intéresse aux incendies. Invités: Christian Flückiger, inspecteur principal adjoint, et Grégoire Loth, inspecteur à l’identité judiciaire, tous les deux au sein de la police de sûreté vaudoise.

http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/cqfd/4771068-la-police-scientifique-traque-l-adn-09-04-2013.html
http://download-audio.rts.ch/la-1ere/programmes/cqfd/2013/cqfd_20130409_standard_dossier_8c3fdd4b-f771-4831-a034-7f57abe3cc9d-128k.mp3
CQFD (2013/04/09) : La police scientifique traque l'ADN
Toute cette semaine, "CQFD" explore de l’intérieur les sciences forensiques telles qu’elles sont pratiquées sur le terrain en Suisse romande. Analyses des traces, balistique, entomologie, identification judiciaire, médecine légale. Reportage au cœur de la police de sûreté vaudoise.

Pour ce deuxième rendez-vous, Bastien Confino s'intéresse aux traces biologiques. Invitée: Marie-Pierre Milon, biologiste à l’identité judiciaire de la police de sûreté du canton de Vaud.

http://www.rts.ch/audio/la-1ere/programmes/cqfd/4773833-des-insectes-sur-un-cadavre-10-04-2013.html
http://download-audio.rts.ch/la-1ere/programmes/cqfd/2013/cqfd_20130410_standard_dossier_55e8471e-6caf-4a7e-91e6-7f23b583e4e6-128k.mp3
CQFD (2013/04/10) : Des insectes sur un cadavre...
Suivant le développement d'insectes que l'on peut retrouver sur un cadavre, en particulier les larves de mouches, il est possible de déterminer la date du décès.
Toute cette semaine, "CQFD" explore de l'intérieur les sciences forensiques telles qu'elles sont pratiquées sur le terrain en Suisse romande. Analyses des traces, balistique, entomologie, identification judiciaire, médecine légale. Reportage au cœur de la police de sûreté vaudoise.

Pour ce troisième rendez-vous, Bastien Confino s'intéresse à l'entomologie. Invité: Sylvain Chaubert, inspecteur scientifique à l'identité judiciaire de la police de sûreté du canton de Vaud.

http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/cqfd/4776568-empreintes-d-oreilles-et-balistique-11-04-2013.html
http://download-audio.rts.ch/la-1ere/programmes/cqfd/2013/cqfd_20130411_standard_chronique_6ee187e6-f5cd-42c2-97ed-6cbbfb9527bd-128k.mp3
CQFD (2013/04/11) : Empreintes d'oreilles et balistique
Toute cette semaine, "CQFD" explore de l'intérieur les sciences forensiques telles qu'elles sont pratiquées sur le terrain en Suisse romande. Analyses des traces, balistique, entomologie, identification judiciaire, médecine légale. Reportage au cœur de la police de sûreté vaudoise. Pour ce dernier rendez-vous, Bastien Confino s'intéresse aux traces non biologiques (fibres de tissus, empreintes de pas, d'oreilles, etc.) et à la balistique.

Invités: Pierre Girardet, inspecteur principal, chef de l’unité forensique de l'identité judiciaire de la Police de sûreté du canton de Vaud, et Gregoire Loth, inspecteur à l'identité judiciaire de la Police de sûreté du canton de Vaud.

http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/cqfd/4779481-rencontre-avec-patrice-mangin-12-04-2013.html
http://download-audio.rts.ch/la-1ere/programmes/cqfd/2013/cqfd_20130412_standard_l-invite_2d4cbeca-06f3-4888-8725-404c1a485e0f-128k.mp3
CQFD (2013/04/12) : Rencontre avec Patrice Mangin
Patrice Mangin, directeur du Centre universitaire romand de médecine légale. Tous les vendredis, Stéphane Gabioud reçoit un homme ou une femme de science pour parler de son travail et de ses recherches.

Pour clôturer notre semaine consacrée aux sciences forensiques, CQFDa le plaisir d'accueillir Patrice Mangin, le directeur du Centre universitaire romand de médecine légale. 
http://old.yasssu.com/index.php?modul=Feed_viewDetailFeed&FeedId=11842&Limit=1
Les conférences de la CSI  (cité des sciences et de l'industrie) - La police scientifique
Autrefois, le témoignage et l'aveu suffisaient à emporter la conviction des magistrats et des jurés, depuis quelques années la preuve scientifique' est devenue un élément incontournable de l'enquète criminelle. La police technique et scientifique est en passe d'éclipser le commissaire Maigret et autres Hercule Poirot. Les nouveaux héros sont des policiers qui travaillent en blouse blanche.
Scènes de crime sous l'eau (J.-F. Voillot)
Le milieu aquatique est vu par l'être humain comme une frontière difficilement franchissable. Qu'il s'agisse des eaux intérieures ou de l'espace marin, l'homme s'est toujours débarrassé de ce qui le gênait dans l'eau. Déchets, pollutions et autres rejets de notre activité humaine finissent à cet endroit. Les objets relatifs aux activités criminelles suivent souvent la même voie. Au delà du camouflage recherché, on imagine aisément que les indices qui s'y trouvent plongés sont dégradés et ne permettent pas de les relier à un criminel. Bien entendu, ces données sont fausses. Les objets sont souvent exploitables, au sens des sciences forensiques, malgré leur immersion.
La gendarmerie possède dans sa zone de compétence l'essentiel des cours d'eau et des côtes françaises. Elle s'est dotée de plongeurs depuis les années 60 pour conduire ses missions en dessous de la surface. Le développement des sciences forensiques a eu un effet sur la formation et l'emploi de ces gendarmes-plongeurs ; ils conduisent aujourd'hui des investigations techniques et scientifiques sous l'eau. Ces travaux sont suivis par des applications concrètes en laboratoire.

Profileur : dans la tête d'un serial killer (J.-F. Abgrall )
L'approche policière entièrement tournée sur la recherche de la preuve matérielle trouve rapidement ses limites lorsque les criminels les en privent. L'absence de trace crée un vide déroutant, rendant obsolète les bases de données permettant tout rapprochement. ( exemples : cas de disparitions de personnes - incendies des lieux cambriolés - cadavre brûlés ?) Conséquences, de nombreuses affaires restent dans l'impasse. L'analyse criminelle, ou psychocriminologique, basée sur une approche pluridisciplinaire en sciences humaines prend alors, notamment dans ces cas, toute sa dimension

Les insectes judiciaires : l'entomologie légale (E. Gaudry)
Lors d'une découverte de cadavre, la détermination de la date du décès peut s'avérer essentielle dans une enquête judiciaire. L'identification et l'étude de la physiologie du développement de certains insectes nécrophages prélevés sur le corps constituent la base de l'entomologie légale. Cette discipline permet d'estimer le moment d'arrivée des premiers intervenants sur un corps sans vie, c'est à dire des pontes d'oeufs de Diptères (mouches), ou délai post mortem.
L'entomologie légale, médicocriminelle ou forensique constitue l'ensemble des interactions entre les insectes et la justice. Son domaine d'application ne se limite pas uniquement à l'étude des fossoyeurs de la mort : détermination de l'origine géographique d'une marchandise, mise en évidence de mauvais traitement à animaux, trafic d'espèces protégées. L'étude de ces Arthropodes a également permis la mise en évidence d'escroquerie, ou a été requise lors d'un accident d'avion.
Toutefois, cette discipline reste quasi exclusivement utilisée pour l'estimation du délai post mortem. Faute de faire parler le cadavre, l'entomologie légale utilise ainsi ses occupants d'un type un peu particulier.

La criminalistique : la science dans la preuve pénale (J. Hebrard, F. Daoust)
Recherché à tout prix autrefois, l'aveu était considéré comme la reine des preuves. Depuis plusieurs années maintenant il s'est vu détrôné par l'indice matériel qui est désormais une des preuves la plus recherchée dans l'enquête. Cette situation a permis à la criminalistique de connaître un développement considérable. Les nouvelles technologies et les nouvelles techniques d'investigations policières envahissent à la fois le paysage criminalistique et le paysage audiovisuel. Il semble soudainement que rien ne puisse plus échapper aux enquêteurs rompus à traquer l'indice le plus infime, armés d'un matériel de plus en plus sophistiqué, soutenus par une capacité d'analyse et d'expertise quasiment infinie.

France Inter, la Marche de l'histoire (2011/11/03)
La police scientifique et l'identification
Notre désir d'identification des auteurs de crimes et délits est dopé par les progrès techniques et scientifiques.
Dans la police, des spécialités se sont développées qui font progresser le taux d'élucidation.
A la police technique, la charge de relever systématiquement traces et indices sur la scène du constat du crime.

Enfin, avis de recherche, lecteur, lectrice, si tu as en possession le documentaire-fiction "Docu-fiction (3/5) - Echo capturé : la parole comme empreinte (Rediffusion)", je suis preneur.
Un documentaire de Christophe Deleu et François Teste - Rediffusion de l'émission « Le vif du sujet » du 27 janvier 2004
Depuis 1995, Dalloul Wehbi dirige le Laboratoire d´analyse du traitement du signal (Lats) de la police technique et scientifique d´Ecully (Rhône). De formation scientifique, elle a pour mission de trouver des indices dans les enregistrements qu´on lui transmet. Dans son bureau, des bandes dans lesquelles des voix auraient été capturées pour dire la vérité. De précieuses traces sonores...

Liens
Sous-direction de la police Technique et Scientifique (Ecully)
Créée en 1985, la sous-direction de la police technique et scientifique dépend de la direction centrale de la police judiciaire au sein de la direction générale de la police nationale. 

Police scientifique (IRCGN)
La gendarmerie s'est dotée d'une structure qui, s'appuyant sur les techniciens d'identification criminelle chargés de prélever des indices sur le terrain, a été coiffée en 1987 par une unité dont la vocation principale consiste en l'analyse de ces prélèvements. Cette unité est l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), implantée à ROSNY-SOUS-BOIS (Seine-Saint-Denis).

Institut de Police Scientifique (IPS), UNIL Université de Lausanne

dimanche 30 juin 2013

CDSE+D2IE = protection de l’information

Information
C'est un peu la suite de l'hygiène de l'ANSSIssien (guide d'hygiène informatique de l'ANSSI). Le CDSE (Club des Directeurs de Sécurité des Entreprises), avec le soutien de la D2IE (Délégation Interministérielle à l’Intelligence Économique), lance la campagne : « Protection de l’information ». Histoire de dédramatiser le sujet, la campagne s'appuie sur un visuel fun, coloré, dynamique, qui se décline en quatre affiches et cartes postales (à gauche).

Cette campagne vise à :
mettre à disposition une boîte à outils (NDLR : eh oui, c'est à la mode) destinée à toute entreprise voulant déployer auprès de ses employés une campagne de communication sur la protection de l’information. Ces outils de communication se déclinent en une série de quatre visuels (affiches et cartes postales) libres de tout droit. Ils pourront être déployés facilement dans les entreprises quelles que soient leurs tailles, mais aussi dans les collectivités publiques ou encore dans tous les lieux de savoirs.
 
Sous forme :
Le sujet reste sérieux. Le messages à l'arrière des cartes postales dit : 
Des entreprises de tous les secteurs et de toutes les tailles font l’objet d’attaques quotidiennes sur leur savoir faire, leur système d’information ou leur réputation. Trop fréquemment, ces actes d’ingérence extérieure malveillants ont des conséquences graves sur leur compétitivité, sur leur développement, et donc sur l’emploi. Chacun au sein de l’entreprise peut et doit se sentir concerné en adoptant de simples mesures de vigilance et des comportements adaptés. 
 La formule est directe : la Sécurité économique, c’est la sécurité des emplois. La raison en est simple : 
Le baromètre CDSE-Opinion Way de décembre 2012 rappelait d’ailleurs que 84 % des entreprises se déclarent être victimes de vol d’informations (voir les actes du colloque 2012 du CDSE). Protéger son savoir-faire, son système d’information ou la réputation de son entreprises, c’est maintenir sa compétitivité, c’est accompagner son développement et donc contribuer à la préservation de l’emploi.
Sans crier au protectionnisme économique, c'est peut-être une façon légère de faire propager les bonnes pratiques.
Agenda
Jeudi 4 juillet 2013 de 19h à 21h, entrée libre au 27ème Café Stratégique, Café Le Concorde, métro Assemblée Nationale, 239 boulevard Saint-Germain, cf. Agenda.

samedi 2 mars 2013

Intelligence économique corsée et privée

Information (merci AC)
Kyrnos, Cyrnos, ou Kurnos, aurait été le nom donné par les Hellènes à l'île de Corse, notamment par Hérodote. Ce nom aurait une racine phénicienne Kyr/Kur pour "cap", "pointe"... La couverture de forêts de l'île aurait pu lui valoir le toponyme de "Korsai", qui aurait été latinisé en Corsica (cf. le nom la Corse). Cette étymologie est également proposée dans ce livre :
The greeks called it Kyrnos, after a city state in Asia Minor, while the name Corsica itself seems to be Phonicean, meaning perhaps 'wooden island'
ainsi que dans la préhistoire corse.

Cela pourrait être, également et désormais, le nom (Kyrnos Conseil) d'une nouvelle agence de conseil dite d'"intelligence économique", créée par le préfet hors-cadre Bernard Squarcini. Aura-t'elle pour adresse http://kyrnos.fr/ ? Gandi reste muet pour l'instant. 

Qu'y fera donc l’ancien patron de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), supposé proche de Nicolas Sarkozy et victime colatérale du débarquement socialiste (Squarcini : le super-flic rejoint le privé). Challenges croit savoir que ce cabinet devrait travailler pour Bernard Arnault et le groupe LVMH (Bernard Squarcini va travailler pour Bernard Arnault). Selon Rue89 (Ex-flic de Sarkozy, Squarcini passe au privé : « Je prends le large ») :
Sa société, domiciliée dans le VIIe arrondissement de Paris, a été enregistrée ce jeudi auprès du tribunal de commerce. Fidèle à ses racines corses, Bernard Squarcini l’a donc baptisée Kyrnos.

Selon les documents qu’il a déposés au tribunal de commerce, Kyrnos Conseil se consacrera à :
« La prestation de services et la fourniture de conseils en matière de sécurité, d’analyse de risques, de gestion de crise et de stratégie auprès de personnes morales et de personnes physiques. »
Sur InfoGreffe, on trouve pour Kyrnos Conseil :
http://www.infogreffe.fr/infogreffe/getEntrepDetail.do?docId=750113B043390000
Head office, 39 AV(ENUE) DE SUFFREN, 75007 PARIS
SOCIÉTÉ PAR ACTIONS SIMPLIFIÉE À ASSOCIÉ UNIQUE


Nul doute que cette nouvelle officine ne brouillera pas les frontières déjà ténues entre les diverses tisanes d'intelligence économique (de l'IE à son miroir l'EI, pour "espionnage économique", à l'instar de Mario et de son double maléfique, le sinistre Wario). Que la DCRI ne fuira pas dans la "piscine" (surnom du siège de de la DGSE, son alter-ego hors les murs), malgré les piscines Kyrnos (fattu in Corsica). A moins qu'il ne s'agisse du galopeur Kyrnos, Hongre de 8 ans spécialiste des champs de courses hippiques. Damned, encore de la viande de cheval ?

samedi 2 février 2013

Sécurité informatique : hygiène de l'ANSSIsien

[Où l'on peut télécharger directement le guide d'hygiène informatique de l'ANSSI, sans subir au passage les élucubrations d'un vieux digital immigrant sur les méfaits de la mal-computance (copyright PF)]

Information
Dans le domaine de l'informatique, des systèmes d'information et de la (cyber)sécurité afférente, il y a les spécialistes, les geeks, les h4k3rz, les RSSI. 

Il y a aussi les utilisateurs du quotidien. Ceux qui n'agiraient dans le DOS de personne, qui pensent que bourne shell désigne la suite (sequel) d'une série de films à succès, où une  pompe à essence  perd la mémoire, que VAX est un marque d'aspirateurs. C'est-à-dire une grande majorité, qui est peut-être plus sujette, par quotité et par facilité, aux erreurs d'usage, aux pièges de sécurité (virus, phishing, spams, scams, malwares, hacking) qui fleurissent. 

Car l'informatique, comme les antibiotiques, ce n'est pas automatique, c'est une technologie trop récente pour qu'une société de primates, même sapiens sapiens, puisse l'assimiler en si peu de temps (lire à ce sujet le Singe  nu, de Desmond Morris, pour un regard d'éthologue sur l'humain, qui relativise notre éphémère pseudo-supériorité sur le genre animal, et également le Zoo humain). Et une technologie omniprésente, suffisamment invasive, avec des raisons (in)discutables de réactivité et de productivité, pour ne pas négliger de faire un effort considérable (au niveau personnel comme au niveau du groupe) visant à mieux en intégrer les codes et en partager les bonnes pratiques. Pour s'approprier un outil, qui je le crains, génère parfois une réelle déperdition d'efficacité, souvent invisible.

Contrairement à ce qu'on croit souvent, cela requiert une solide formation, et surtout une formation continue (même et surtout pour les jeunes générations, natifs numériques, ou digital natives, qui sont nés à l'ère de l'informatique, et dont la supposée "compétence innée" est largement un mythe, il s'agit plutôt d'immersion culturelle naturelle). Nous sommes tous, nous restons tous, des prénumériques (article de InternetActu, excellente revue des usages et prospectives autour des cultures numériques).

Du moins tant que le monde n'aura pas basculé dans Second Life (ou alors cela a déjà eu lieu et personne ne m'a prévenu, cf. Simulacron Three de Daniel Galouye, qui a donné deux versions filmées, "Passé virtuel (Thirteen floor)" de  Josef Rusnak et Le monde sur le fil (Welt am Draht) de Rainer Fassbinder).
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[Arrive maintenant une anecdote historique, véridique et rébarbative de vieux migrant numérique ou digital immigrant] Je me rappelle avec émotion du premier fichier que j'ai téléchargé à l'automne 1993. Une intégrale des paroles et des accords d'Iron Maiden, au format texte ascii. Sur un serveur en Finlande (funet.fi) ; ce pays n'ayant pas l'héritage Minitelien d'autres vieux pays, leurs universités s'étaient fondues plus vite dans la révolution de l'Internet. Je ne me souviens plus exactement de la taille du fichier, un peu moins de 10 méga-octets. Suite aux interruptions, et surtout au débit de données sur serveur ftp de l'époque, il m'avait fallu deux nuits de suite pour récupérer le fichier (au final, une heure par méga-octet en moyenne). Une fois téléchargé, j'ai voulu le mettre sur une disquette (les rigides, dites trois-pouces-un-quart, 3"25), d'une capacité de 1,44 méga-octets. Et voila, un coup de zip, et un fichier de... 1.53 méga-octets. Trop volumineux pour une disquette. De là est née une vocation de recherche en compression de données, mais là n'est pas la question. 

Vingt ans plus tard, et quinze ans après l'explosion des formats de données comprimées (je date le démarrage grand public de 1998-1999), l'utilisateur de multimédia moyen se demande quand il pourra encoder en temps réel un Blu-Ray (format déjà mort, soit dit en passant) pour le lire sur son smartphone. Ah non, me dit-on dans la salle, "tu es has been mon vieux, problème résolu !" (l'usage du terme has been est d'ailleurs révélateur du has been).

La compression est de tous les flux, dans le .mp3, le jpeg, le .avi. Pourtant, les concepts qui sous-tendent la compression de fichiers sont en général mal connus. En quinze mots, la technologie a évolué très vite, mais pas la connaissance l'accompagnant. Et cette méconnaissance influe sur les risques informatiques, de la perte ou la corruption d'archives comprimées (le .zip qui ne s'ouvre plus) au virus malin caché dans la pièce jointe comprimée que l'innocent va double-cliquer (Infectable objects), en passant par les dangers pour les oreilles soumises au mp3,sans oublier le piratage (j'aime bien la construction "de ... à ..., en passant par ..., sans oublier ..." qui laisse croire qu'on a réfléchi au sujet). Bref, tout ceci semble assez anodin en terme de "sécurité".

Mais cela s'étend par exemple à la vidéo surveillance, sous deux formes. Il s'agit ici de témoignages du quotidien de représentants des forces de l'ordre (gendarmes, policiers), formés aux techniques de traitement d'image et travaillant dans des services de reconnaissance et d'identification de suspects.
  1. les caméras de surveillance stockent en général les vidéos sous forme comprimée (ce qui permet ). Et posées par des professionnels peu compétents, avec des utilisateurs n'y comprenant goutte, les réglages sont parfois médiocres, avec un format de compression, un rafraichissement d'image ou une qualité si faible que la vidéo d'une effraction est parfois inexploitable. Donc juste au moment où la surveillance vidéo, à partir d'un matériel acheté en toute confiance, pourrait servir, plouf. 
  2.  pire encore : sur des vidéos servant à identifier des véhicules (garages, parkings, péages), et notamment la plaque d'immatriculation, les chiffres minéralogiques peuvent sembler différents d'une image à l'autre avec que le véhicule s'avance. Difficile d'en obtenir une preuve probante devant un juge. Or ce n'est pas étonnant : quand on comprime une vidéo (je vais simplifier un peu), une image (sur 10, sur 20 par exemple) est codée comme une image jpeg standard (déjà, faut savoir ce que c'est), et les autres images sont composées : a) de ce qui n'a pas bougé par rapport à l'image jpeg à l'autre b) des patchworks de morceaux d'images des trucs qui ont bougé mais se ressemblent c) de trucs un peu aléatoires pour avoir un rendu plausible compensant les effects de mouvements. Si bien qu'en théorie, d'une image à l'autre, le chiffre 8 apparent à droite peut venir d'un chiffre 3 à gauche, pour peu que la voiture ait bougé.
Pendant que nos pauvres pandores (de Pandur, en Hongrie) et poulets (origine de pseudo policier) peinent à photoshoper un pixel un peu pâle, qui serait retoqué au tribunal (on n'est pas chez NCIS), la vidéo fait bien piètre figure de preuve. Dans les deux cas, une petite compréhension des principes de la compression, un peu plus généralisée aux poseurs de caméras et aux personnes en sentiment d'insécurité, permettrait de faciliter le travail de ceux qui doivent assurer cette sécurité ou retrouver des suspects.

Si je résume : la compression de données (son, image, vidéo) est devenue omniprésente en une quinzaine d'années, mais faute d'appropriation technique, peut créer des failles de sécurité ou informationnelles dans notre quotidien.

Si nous nous disions que nombre de nos gestes informatiques quotidiens (mettre une clé usb étrangère sur son ordinateur de travail, installer Google Desktop, laisser Java activé dans notre navigateur internet) sont des risques en puissance, et qu'y réfléchir un peu de temps en temps pourrait limiter les risques informatiques au quotidien ?

Et voila, on y arrive enfin : pour une bonne hygiène en sécurité informatique, l'ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information, page wiki) a diffusé un guide d'hygiène informatique professionnelle, avec au programme treize chapitres et quarante règles. 
  1. Connaître le système d’information et ses utilisateurs
    1. disposer d’une cartographie précise de l’installation informatique et la maintenir à jour
    2. disposer d’un inventaire exhaustif des comptes privilégiés et le maintenir à jour
    3. rédiger et appliquer des procédures d’arrivée et de départ des utilisateurs (personnel, stagiaires...)
  2. Maitriser le réseau
    1. limiter le nombre d’accès internet de l’entreprise au strict nécessaire
    2. interdire la connexion d’équipements personnels au système d’information de l’organisme
  3. Mettre à niveau les logiciels
    1. connaître les modalités de mises à jour de l’ensemble des composants logiciels utilisés et se tenir informé des vulnérabilités de ces composants et des mises à jour nécessaires
    2. définir une politique de mise à jour et l’appliquer strictement
  4. Authentifier l’utilisateur
    1. identifier nommément chaque personne ayant accès au système
    2. définir des règles de choix et de dimensionnement des mots de passe
    3. mettre en place des moyens techniques permettant de faire respecter les règles relatives à l’authentification
    4. ne pas conserver les mots de passe en clair dans des fichiers sur les systèmes informatiques
    5. renouveler systématiquement les éléments d’authentification par défaut (mots de passe, certificats) sur les équipements (commutateurs réseau, routeurs, serveurs, imprimantes)
    6. privilégier lorsque c’est possible une authentification forte par carte à puce
  5. Sécuriser les équipements terminaux
    1. mettre en place un niveau de sécurité homogène sur l’ensemble du parc informatique
    2. interdire techniquement la connexion des supports amovibles sauf si cela est strictement nécessaire ; désactiver l’exécution des autoruns depuis de tels supports
    3. utiliser un outil de gestion de parc informatique permettant de déployer des politiques de sécurité et les mises à jour sur les équipements
    4. gérer les terminaux nomades selon une politique de sécurité au moins aussi stricte que celle des postes fixes
    5. interdire dans tous les cas où cela est possible les connexions à distance sur les postes clients
    6. chiffrer les données sensibles, en particulier sur les postes nomades et les supports potentiellement perdables
  6. Sécuriser l’intérieur du réseau
    1. auditer ou faire auditer fréquemment la confi guration de l’annuaire central (Active Directory en environnement Windows ou annuaire LDAP par exemple)
    2. mettre en place des réseaux cloisonnés. Pour les postes ou les serveurs contenant des informations importantes pour la vie de l’entreprise, créer un sous-réseau protégé par une passerelle d’interconnexion spécifique
    3. éviter l’usage d’infrastructures sans fil (Wifi). Si l’usage de ces technologies ne peut être évité, cloisonner le réseau d’accès Wifi du reste du système d’information
    4. tiliser systématiquement des applications et des protocoles sécurisés
  7. Protéger le réseau interne de l’Internet
    1. sécuriser les passerelles d’interconnexion avec internet
    2. vérifier qu’aucun équipement du réseau ne comporte d’interface d’administration accessible depuis l’internet
  8. Surveiller les systèmes
    1. définir concrètement les objectifs de la supervision des systèmes et des réseaux
    2. définir les modalités d’analyse des évènements journalisés
  9. Sécuriser l’administration du réseau
    1. interdire tout accès à Internet depuis les comptes d’administration
    2. utiliser un réseau dédié à l’administration des équipements ou au moins un réseau logiquement séparé du réseau des utilisateurs
    3. ne pas donner aux utilisateurs de privilèges d’administration. Ne faire aucune exception
    4. n’autoriser l’accès à distance au réseau d’entreprise, y compris pour l’administration du réseau, que depuis des postes de l’entreprise qui mettent en oeuvre des mécanismes d’authentification forte et protégeant l’intégrité et la confidentialité des échanges à l’aide de moyens robustes
  10. Contrôler l’accès aux locaux et la sécurité physique
    1. utiliser impérativement des mécanismes robustes de contrôle d’accès aux locaux
    2. protéger rigoureusement les clés permettant l’accès aux locaux et les codes d’alarme
    3. ne pas laisser de prises d’accès au réseau interne accessibles dans les endroits ouverts au public
    4. définir les règles d’utilisation des imprimantes et des photocopieuses
  11. Organiser la réaction en cas d’incident
    1. disposer d’un plan de reprise et de continuité d’activité informatique, même sommaire, tenu régulièrement à jour décrivant comment sauvegarder les données essentielles de l’entreprise
    2. mettre en place une chaîne d’alerte et de réaction connue de tous les intervenants
    3. ne jamais se contenter de traiter l’infection d’une machine sans tenter de savoir comment le code malveillant a pu s’installer sur la machine, s’il a pu se propager ailleurs dans le réseau et quelles informations ont été manipulées
  12. Sensibiliser
    1. sensibiliser les utilisateurs aux règles d’hygiène informatique élémentaires
  13. Faire auditer la sécurit
    1. faire réaliser des audits de sécurité périodiques (au minimum tous les ans). Chaque audit doit être associé à un plan d’action dont la mise en oeuvre est suivie au plus haut niveau
Certaines des règles sont de bon sens, certes, mais le bon sens, surtout en informatique, ça s'entretient, ça se cultive, ça se partage. Telle est, également, l'hygiène de ANSSIsien. Ce guide a donc été ajouté à la liste des documents et guides de l'intelligence économique. Et hop. Et pour le même prix, le guide de la cybersécurité des systèmes industriels, "pour accompagner tous les acteurs du monde industriel dans la prise en compte des enjeux liés à la cybersécurité. Il propose une méthodologie simple et adaptée, illustrée par des situations réelles" (cas pratiques).Pour un avis plus critique, Hacker's Republic publie le billet : L’ANSSI et l’hygiène informatique : un nouveau guide.

Documents
Jacques-François Marchandise, 2009, InternetActu, les Prénumériques